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 Heart of Glass (Gaby)

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Cassandre S. Lipovsky

Cassandre S. Lipovsky


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MessageSujet: Heart of Glass (Gaby)   Heart of Glass (Gaby) EmptySam 3 Sep - 0:23

C'est un peu tard. Pas trop. La fin des cours est passée depuis un moment, et toi tu restes là. A te balader à l'extérieur sans trop savoir quoi faire. Tu restes juste là, à te dire que t'as du temps à tuer. Ou simplement du temps. Tu te contentes d'attendre que le ciel s'assombrisse. Tu te contentes d'attendre que la plus part des élèves rentrent pour te retrouver un peu plus seule. Pour t'approcher du lac alors que tous vont dans la direction inverse. Et tu sais très bien qui tu veux croiser. Et tu sais très bien qui viendra te chercher ici. Parce que t'as un côté niais qui t'horripile. Parce que tu sais qu'il finira par céder. Alors tu te rapproches un peu plus de l'eau. Parce qu'il fait plus frais près de ce lac gelé. Parce qu'il t'attire, à rester même pendant cette mi-saison, le même. Toujours fidèle. Toujours lui-même. Alors qu'ici tous ont un masque. Alors qu'ici tu n'as pas trouvé ne serait-ce qu'une personne totalement vraie. Sans ses artifices, sans caché sa vie. De toute façon, tu ne trouveras aucun humain comme ça. De toutes façons, tu n'es pas là pour rencontrer cette personne trop trop. Trop parfaite pour être digne d’intérêt. Trop imparfaite pour plaire. Alors en regardant cette étendue d'eau, tu te souviens pourquoi tu t'es forgé ce masque de vanité, pourquoi tu t'es cousu un costume en fils d'apparences imaginaires. Et tu fais un dernier trou dans la pelouse avec tes talons trop fins, trop haut. Jute trop près de ce qui commence à se geler sur le sol. Juste un peu. Qui pourrait te faire chuter à cause d'un faux pas. D'un sursaut. Mais tu es seule et à l’affût. De cette voix, des ces allures. Tu attends. Mais rien ne se passe. Alors tu te laisse obnubilée par le silence. Et tu te dis que tu aimerais peindre ce paysage là. Tout ce qu'il t'inspire. Rien d'intéressant. Juste un peu plus toi. Juste un peu moins vrai. Avec toujours cette couleur de glace éternelle. Juste le temps de te laissé aller à ton passe temps. Pour toi-même geler ton propre temps.

Et tu vas pour tomber sur cette glace trop froide. Et tu arrives à reculer de justesse, avant de basculer en arrière. De retrouver assise par terre. Et tu te dis, heureusement, personne n'es là. Et tu te dis qu'au final, tu t'es peut-être trompée. Qu'il ne viendra pas. Après tout, qu'est ce qu'il viendrait faire ici, alors que tu ne lui as donné aucun rendez-vous. Alors que tu n'as que sa veste pour te réchauffer. Que sa veste comme otage. Alors tu te blottie un peu plus dans ce bout de tissus trop grand. Te loves dans ce confort éphémère, toujours en fixant cette surface presque transparente. Cette haut sur laquelle tu aurais presque envie de marcher. Tu joues avec une de tes mèches, comme à chaque fois que tu t'ennuies. Regardes toujours devant toi. En te disant que maintenant il fait trop froid. En te disant que tu devrais rentrer. Mais non. Tu préfère t'allonger dans cette herbe. Dans ce bout de terre. Et tu regardes ce ciel trop noir. Ou pas encore assez. Tu devrais rentré. Tu n'en as pas la force. Ni même l'envie. Tu t'étais dis que c'aurait été bien, de le voir ici. En dehors des couloirs, de votre salle commune, en dehors de ces réunions interminables ou tu n'oses plus jouer à votre petit jeu depuis. Depuis les derniers évènements. Et toi tu veux reprendre la partie. un peu plus vite. t t'espères qu'il viendra. Parce que tu es souvent dans ce coin là, sans jamais oser marcher sur cette glace que tu as peur d'être trop fragile. Tu te souviens même lui avoir dit. Avoir peur de t'avancer, et qu'elle se brise sous tes pieds. T'aurais tellement pu lui dire des trucs plus intelligents. T'aurais aussi pu essayer de le pousser, sur cette surface-là. Te rater, finir accrochée à son bras pour ne pas tomber.
Et tu repenses à tout ça en te disant que c'est niais.

Et tu te relèves. Juste pour t’asseoir. Et tu regardes toujours devant toi, avec ce sourire. Parce que tu sais qu'il est derrière toi. Et tu rigole, avant de balancer ta tête en arrière, pour à peine deviné sa silhouette, lui faire signe d'avancer. Mais tu te devances toi même. Pose ta main à terre pour mieux te relever. Et tu t'avances vers lui. Lui susurre un simple salut avant de te dégager. Avant de te passer une main dans les cheveux. Tu sais très bien qu'il veut retrouver sa veste. Qu'il veut que tu la lui rendes. Et tu ne prends pas tes allures d'allumeuses, il les connait déjà. Et tu ne prends pas cet air de chien battu, il ne te va pas. Ta superficialité avec un brin de naturel te suffit. Tu es actuellement Cassandre, celle que tu es avec Gabriel. Celle qui lui souris, l'agace, lui tourne autour, ne lui demande rien, se fait pardonner. Tout ça juste pour t'amuser, vous amuser. Tout ça parce que tu l'aime bien, ce gosse de riche.

    « Tu ne me laisserais pas dans un tel froid, pas vrai...? »


Et tu entrouvres sa veste que tu garder collée contre ton corps. Tu n'avais pas la tenue réglementaire, pas ce chemisier. Juste un débardeur trop décolleté, quelque chose pour aguicher. Quelque chose comme il y en a trop dans ton armoire. Et tu le regardes. Parce que tu ne veux pas baisser les yeux. Ton visage se penche à peine. et un sourire un peu plus satisfait se trace sur tes lèvres.
Ce n'est qu'un prétexte comme un autre.
Un de ces prétexte pour rester plus longtemps dehors, un de ces prétextes pour l'embêter un peu plus, simple plaisir, un de ces prétextes pour garder un peu plus sa veste, un de ces prétexte pour qu'il t'escorte jusqu'à votre salle commune, un de ces prétexte pour le faire tourner en bourrique, un de ces prétextes. Un prétexte pour quoi, en fait ? Tu te refuses simplement que tu aimes le temps en sa compagnie. Que tu apprécie ces quelques instants où votre jeu passe avant tout les autres, ou presque. Ou tu te caches, comme une enfant, pour mieux jouer, pour mieux gagner. Ou pour mieux perdre. Qu'importe. Ce n'est, en tout cas pas avec lui, la victoire qui compte. Une simple partie te suffis, tant qu'une autre suit. Tant que tu as des raisons, aussi ridicules soient-elles, tant que tu as une idée derrière la tête.



J'avais prévenu, c'est niais.
Et pour le titre, pas ma faute.

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Gabriel de St-Andrez

Gabriel de St-Andrez


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MessageSujet: Re: Heart of Glass (Gaby)   Heart of Glass (Gaby) EmptySam 3 Sep - 21:48

Elle avait recommencé. Il connaissait sa technique, pourtant, ce n’était pas la première fois qu’elle faisait ça, et sans doute encore moins la dernière, ce petit jeu entre eux semblait pouvoir durer sans fin, avec toujours la même scène. A la fin des repas, après le dernier cours, quand les réunions du conseil des élèves se terminaient, Cassandre arrivait, lui parler, de tout, de rien, surtout de rien, futilités débitées sur un ton de superficialité complice, puis repartait. En emportant sa veste avec elle. Que ce soit la toile légère en été, le cuir inter-saison ou le chaud manteau d’hiver, le blouson sur mesure commandé chez le tailleur ou celui de grand créateur, ce n’était pas la veste en elle-même qui comptait, mais le fait que ce soit la sienne. Ce n’était pas le vol en lui-même qui comptait, mais ce qui suivait. Imitation de recherches, fausse colère, remord factice, vrai rire au fond des yeux. A vrai dire, Gabriel lui-même ne savait pas vraiment s’il ne faisait pas exprès de ne pas la voir, de se dire quand elle arrivait de faire attention, puis d’oublier. Parce qu’il fallait bien avouer que, lui aussi, il aimait ces petits jeux.

D’habitude, il faisait semblant de chercher. Fouillait partout, sauf là où il savait qu’il allait la trouver, sauf à l’endroit qu’elle lui avait indiqué, négligemment, au détour d’une phrase, simple évocation d’un lieu au milieu d’une histoire ou d’un projet, qui, aux yeux de Gabriel, faisait figure de rendez-vous. Puis, là-bas, il criait, réprimant un sourire, lui reprochait le fait qu’il l’ait cherchée partout, lui disait que si elle avait tellement besoin d’une veste, il lui en achèterait une, la même que celle qu’elle venait de piquer si elle voulait. Mais ce soir, il ne pouvait pas. Il aurait aimé, pourtant. Il aurait aimé, plutôt que de travailler un devoir à rendre le lendemain, jouer à ce cache-cache qui régnait entre eux, et dont elle avait lancé une nouvelle partie. Mais voilà, il y avait ce devoir à rendre le lendemain. Alors, il s’était installé en salle commune pour travailler, avait fini son devoir. S’était cherché des excuses. Après tout, ce n’était pas plus mal qu’elle ait sa veste. La fin d’après-midi était fraîche, et encore une fois, l’uniforme réglementaire avait sans doute paru trop réglementaire aux yeux de Cassandre, qui lui avait préféré un minuscule haut. Alors quitte à ce qu’elle ait sa veste, autant qu’elle lui tienne chaud. Il serait toujours temps de lui réclamer le vêtement quand elle arriverait au réfectoire, ou ce soir dans la salle commune, en râlant qu’il l’avait cherchée partout sans la trouver. Oui, sauf que. Sauf qu’au repas, Gabriel avait eu beau guetter, elle n’était pas là. Même scène dans la salle commune, alors qu’à l’approche du couvre-feu tout le monde la rejoignait doucement. Et pendant ce temps, il se disait que la température à l’extérieur devait baisser à mesure que la nuit tombait. Bref coup d’œil à droite, à gauche. La salle était calme, et même si cela venait à changer, la seule présence de Dimitri, Geoffrey et Aleksei devrait suffire à endiguer les choses. Donc, il pouvait partir à sa recherche. Puisque bien entendu, il savait où la trouver. Et quand bien même il ne l’aurait pas su, l’académie n’était pas si grande. Mais ça n’avait pas d’importance, il savait. Parce qu’elle lui en avait parlé. Du temps qu’elle passait, parfois, au lac. C’était toujours la même chose, elle était là où elle voulait, dans les endroits dont elle lui parlait. Peut-être aussi qu’il la trouvait si facilement parce qu’il commençait à la connaître, qui sait ? Peut-être qu’ils allaient plus loin que ces jeux, peut-être que c’était ça l’amitié, la vraie. Mais qui voudrait être amie avec Gabriel de St-Andrez, ce gosse de riche méprisant ? Qui voudrait de l’amitié sincère de Cassandre Lipovsky, la reine des Winterhoods ? Ridicule.

Et pourtant, quelle que soit la raison pour laquelle il la trouvait toujours, elle était là, comme il l’avait deviné. Allongée au bord du lac, presque irréelle dans la brume qui montait de l’eau. Et elle avait senti sa présence, comme toujours, avant même que le bruit de ses pas n’arrive jusqu’à elle. Elle s’était redressée, l’avait observé, la tête basculée en arrière, puis s’était levée. Etait venue le rejoindre. Commençait le jeu, le jeu de la colère fausse et du pardon. Faisait semblant de demander sa compassion. Souriait. Comme d’habitude. Alors il allait jouer aussi, c’était son tour. Alors il composa son visage, fronça les sourcils, tenta de se donner un regard dur et de déguiser l’amusement qui brillait au fond de ses yeux.

    - Je me doutais bien que je vous trouverai ici, mademoiselle Lipovsky.


A son tour, il passa une main dans ses cheveux.

    - Tu me voles ma veste, tu sèches le dîner et tu ne respectes pas le couvre-feu, tu me forces à venir te chercher dehors par ce froid. C’est pas un très bon exemple pour les premières années ça, Cassie.


Une pause. Un regard autour de lui, puis de nouveaux ses yeux se fixèrent sur la brune. La température n’était pas encore assez froide pour que son don ne suffise pas à le réchauffer, mais elle devait avoir bien plus froid qu’elle ne le montrait, sous la toile de la veste. Alors il se rapprocha, un peu. Pas assez pour que la chaleur qui émanait de lui ne l’atteigne, mais suffisamment pour qu’elle comprenne l’intention, si elle voulait. Et le tout, en gardant l’air fâché, bien sûr.
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Cassandre S. Lipovsky

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MessageSujet: Re: Heart of Glass (Gaby)   Heart of Glass (Gaby) EmptySam 3 Sep - 23:01

Tu étais heureuse, qu'il ai fini par te trouver. Enfin, heureuse. On ne peut pas vraiment appeler ça du bonheur. Ou du moins, tu ne peux pas appeler ça du bonheur. Tu es trop défaitiste pour te dire que tu y as droit, ou pire encore, qu'il existe. Mais qu'importe, tu avais cette sensation d'apaisement, un léger flottement qui t'envahis. Surtout lorsqu'il t'appelles Mademoiselle Lipovsky. Comme pour flatter ton égo. Comme si tu n'étais pas assez haute avec tes talons de presque huit centimètres. Comme si t'avais pas déjà un peu trop de fierté. Comme si. Mais dans sa bouche, ça te fait simplement cet effet. Cette sensation que tu as assez d'importance pour qu'il ne t'appelles pas simplement Lipovsky, ni même mademoiselle. Il ne te donnes pas nom plus un de ces petits noms plein de haine. Comme pourrait le faire n'importe qui. Associé un adjectif à ta personne est chose facile. Et quand il te salut comme ça, ton sourire s'élargit. Et alors qu'il passe une main dans sa chevelure, tu l'imites. Passes tes doigts dans ses mèches blondes. Regarde ces fils d'or séché avec une attention toute particulière avant de leur rendre la liberté. Avant d'un peu plus t'approcher de lui. Et tu attends son sermon qui ne tarde pas à sortir.

Une fossette taille tes joues, alors que tu baisses la tête en maintenant son regard. Et tu fais encore ce pas. Parce que tu sais très bien qu'il n'attends que ça. Que de toutes façons, tu ne resteras pas à un mètre de lui. Non, non. Forcément. Tu vas finir attachée à son bras, toujours sa veste sur tes épaules. Au pire, à la main. Jamais tu ne la lui rendra. Et tu auras un débit d'idiotie hors du commun. Ou sinon tu profiteras du silence, encore. Et le voilà à quelques centimètres de toi, alors que tu as effectué le dernier pas. Tu poses tes mains sur sa poitrine avant de venir te réfugiée contre lui. Tu poses ta tête au niveau de ses clavicule. Remontes légèrement ton visage pour mieux le voir. Avant d'embrasser sa nuque, comme une gamine qui veut se faire pardonnée.

    « Tu ne m'en veux pas... Pas vrai...? »

Et tu énonce cette vérité comme si tu doutais vraiment. Comme si d'un coup, tu avais peur qu'il t'envoie paitre plus loin, reprenne sa veste, se casse sans toi. Ce n'était que feinte, et sûrement s'en doutait-il, mais voilà. C'était aussi dans le contrat, dans le jeu. Toujours sur-joué, même les évidences. Même la réalité. Pour être plus facilement être pris de plein fouet. Et toi, toi, ça te permettait de t'immuniser. Contre ce qui pouvait t'arriver dans la vraie vie. En te disant que tu savais gérer. Que tu saurais jongler.
Et tu décolle ton visage de son buste, remonte tes bras autour de son cou. Le tire un peu plus vers toi.

    « Gaby... »

Tu murmures son prénom, teinté d'innocence. Essaye de te dresser le plus possible pour embraser la commissure de ses lèvres. Comme si tu avais raté sa joue. Comme si tu avais raté ses lèvres. Alors que tout est calculé. Alors que tu sais très bien que ce n'est qu'un signe de ce que l'on pourrait appelé amitié. Toujours plus près, tu finis par te reculer. De ce corps brulant, ardant. Refermant cette verste sur ton ventre. De te rapprocher encore du lac, l'entrainant avec toi. Te laissant tomber dans cette pelouse. Te laissant être un peu trop au frais dans cette nuit trop proche.

    « J'ai faim... »

Et tu dis ça comme si tu t'attendais à ce qu'il sorte de la veste qu'il n'avait pas un sandwich, ou n'importe quoi d'autre qui pourrait caler ton estomac qui commence à crier. Avant de te souvenir qu'il doit te rester une demi tablette de chocolat. Que tu casses en deux. Avant de lui en tendre un morceau. Que tu ne lui offrira pas si facilement. Tu sais que ces tablettes sont sa drogue, son leitmotiv. Alors tu la lui balance sous les yeux alors que tu croques dans le bout qui t'es réservé. Et tu attends qu'il se montre galant, attentionné, comme se doit l'être un garçon de son rang. Et jamais tu ne lâche son regard.
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Gabriel de St-Andrez

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MessageSujet: Re: Heart of Glass (Gaby)   Heart of Glass (Gaby) EmptyVen 9 Sep - 17:12

Dieu qu’il lui était difficile de continuer à faire semblant d’être en colère contre elle. Il ne savait même pas pourquoi, d’ailleurs. Comme si elle était différente des autres, comme si elle avait quelque chose qui la rendait unique. Ce n’était pas de l’amour, ça il en était sûr. Parce que quand il y réfléchissait, il y avait quelqu’un d’autre qui réussissait à le mettre dans des états pareils. Et quand il y réfléchissait, il retrouvait quelques traces d’elle dans Cassandre, dans son sourire quand elle lui caressait les cheveux, dans la légèreté de ses gestes quand elle s’approchait de lui, dans son ton faussement suppliant alors qu’elle faisait semblant de quémander son pardon, dans ces yeux bleus, surtout, les mêmes, exactement les mêmes que ceux de Chloé, avec peut-être ce fond d’innocence en moins, parce que Chloé avait toujours été préservée de toutes les difficultés de la vie, parce que Chloé avait la chance de vivre dans une bulle. Chloé, Cassandre, les deux seules personnes qui pouvaient jouer avec Gabriel, jouer à l’énerver, jouer à appuyer sur ses points sensibles, sans risquer un seul instant de déclencher sa colère, la deuxième parce qu’elle lui rappelait la première, la première parce qu’elle était elle, tout simplement. Alors pendant que les bras de Cassandre revenaient se pendre à son cou, les siens entouraient sa taille, la rapprochaient, dans un geste protecteur, un geste dispenseur de chaleur, parce que maintenant qu’elle était si proche, il pouvait voir les frissons qui traversaient parfois ses avant-bras. Et toujours, cette même difficulté à garder l’air en colère, cette difficulté qui faisait le piquant de leur jeu.

    - Pour l’instant je ne t’en veux pas trop, mais qui sait, je pourrai me lasser un jour, Cassie… Fait attention, jouer avec le feu peut être très dangereux, tu ne le savais ?


Et puis le masque de la colère tomba, chassé par ce petit sourire sincère qu’il n’avait jamais. Parce que Cassandre était bien la seule avec qui il pouvait plaisanter de ça, plaisanter de cette chose, de ce don qu’il exécrait. Avec les autres, il n’en parlait pas. Ne l’évoquait jamais. Ne l’exerçait en cours qu’avec réticence. Ne l’exerçait jamais autrement qu’avec réticence, en fait. Mais avec elle, il pouvait faire ça, il pouvait en parler, il allait même jusqu’à créer ces flammes détestées rien que pour la protéger du froid, parfois. Qui l’aurait cru, que même lui, le délégué des Winterhoods, cet arrogant fils à papa, pouvait penser à une autre ? N’importe qui l’ayant vu avec sa sœur, par exemple. Sauf que ce n’était pas le cas des élèves ici, et il n’y avait que pour elle qu’il se montrait sous ce jour-là. Il n’y avait qu’elle qui pouvait l’entraîner par la main et le faire s’asseoir dans l’herbe humidifiée par la brume qui montait du lac. Elle qui pouvait lui faire avoir le réflexe de chercher quelque chose à manger, alors qu’il savait que c’était elle qui avait sa veste, et qu’il n’avait rien emporté avant de quitter la salle commune. Elle qui pouvait fouiller dans les poches de cette même veste pour trouver de quoi remplir son estomac. Elle qui pouvait le narguer en brandissant cette même tablette qu’il avait entamée à la dernière récréation juste sous ses yeux, sans vraiment la lui donner.

    - Tu essaye de faire quoi là, Cassie ? J’ai mangé ce soir, moi… Allez, mange va. Ça t'apprendra à sauter les repas.


Il disait ça. Il disait ça, un sourire sur les lèvres, qui se répercutait dans la voix, qui brillait dans les yeux. Il disait ça, mais son bras entourait les épaules de la brune, comme pour la serrer contre lui. Sauf que sa main ne s'arrêtait pas au niveau de la clavicule, comme normalement dans ce genre de cas. Elle s'approchait plutôt de cette autre menotte, de ces carreaux bruns qui lui faisaient presque autant d'œil que celle qui les tenait. Et il savait qu'elle ne serait pas dupe. Il le savait, mais ça faisait partie du jeu. Comme ses fausses colères à lui, comme ses faux regrets à elle. Parce qu'au milieu de cette brume qui en montant cachait le décor autour d'eux, la seule chose vraie, c'était cette amitié que ni l'un ni l'autre n'acceptaient de reconnaître. Et elle devait rester la seule chose vraie, c'était le jeu.
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Cassandre S. Lipovsky

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MessageSujet: Re: Heart of Glass (Gaby)   Heart of Glass (Gaby) EmptyMar 13 Sep - 18:11

Le voilà qu'il parle de lui, de leur jeu, de son don. Le voilà qu'il t'en parle. Et tu l'écoutes, attentivement, même si ce n'est qu'une métaphore presque trop réelle. Même si ce ne sont que des mots. Ni plein d'affection, de haine ou de quoi que ce soit d'autre. C'était simplement des mots que tu appréciait pour leurs essences. Parce que tu avais bien remarqué, qu'il ne parlait pas comme ça à tout le monde. De la colère, il en avait tout le temps plein la bouche, plein le poing, mais jamais tu n'avais eu l'impression que celle-ci avait pût te transpercé, comme s'il essayer de te protéger de sa propre nature. Et toujours cet air malicieux, entre vous deux. Comme né d'une alchimie sortie d'un je ne sais où.

Et quand tu le tente, avec son pécher mignon, avec cette gourmandise simple, tes yeux s'éclairent. Voyez-vous, ces ados des films américains, proches, trop proches, qui se connaissent par coeur, s'aiment sans se le dire. Tu le vivais un peu comme ça. Connaissast beaucoup de ses faiblesses, sans trop connaître de lui. Sans jamais demandé rien. De trop. Sans jamais demandé rien. D'important. Sauf que lui, tu ne l'aimes pas de cet amour dévorant. Tu en viens même à te demander si tu n'aimes pas plus votre jeu que ce blond. Tu en viens à te demander si tu n'aimes pas plus votre relation que cette créature au nom d'un ange. Parce qu'au fond, comme tout le monde, tu es égoïste. Et tu aimes l'image de toi. Celle que tu peux voir dans ses yeux. Et même si tu apprécies chacun de ces gestes, qui se veulent désagréables mais qui échouent, même si tu aimes ces mots, même si tu aimes ses regards, malheureusement, tu es persuadée que tu t'aimeras toujours plus toi.
Et tu le sens jouer avec toi. Son bras descendre sur le tien. Tu laisses tes mots franchir ta bouche.

    « Je vois ça. »

Et de ta seconde main, tu plaque la seine contre ton avant-bras, comme l'aurait fit un couple, d'un geste tendre. Et tu ne penses même plus à manger. Tu ne penses plus à rien. Sauf à continuer dans ce jeu sans risque. Parce qu'au final, il n'y a pas de mise. Vous ne pouvez pas vous perdre, vous abandonner. Parce que vous avez les même objectifs. Que ton surplus de fierté n'a rien à voir là dedans. Puisque ton honneur, ta réputation, n'est pas en jeu. Puisque au final, c'est une partie pour du beurre. Comme toutes celles d'avant. Comme toutes celles d'après. Du moins tu l'espère. Profondément.

    « Gaby... »

Tu hésites. Entre jouer et être amis. Ce que vous n'avez jamais été. Des amants, des flirts. Jamais rien d'autre. Des joueurs, des adversaires, des partenaires. Jamais rien de plus. Alors tu voudrais, un nouveau genre de relation, qui conserverait celui là. Comme un update, comme un add-on. Comme un bonus. Rien en moins, que du plus. Que du positif. Et tu demandes, comment font les amis. S'ils doivent plutôt rire ou se raconter des choses. Et tu hésites. Pour la première fois avec lui. Tu hésites, à te lancer dans des mots. Dans des craintes. Dans quelque chose de privé, de vrai. Quelque chose de non superficiel. Quelque chose qui ne te ressemble pas.
Alors ta main s'approche de la sienne pour lui offrir son cadeau, son avant goût. Comme pour le préparé, à quelque chose d'un peu anormal. Quelque chose de bizarre, venant de toi.

    « En fait, on est quoi..? »

Sous-entendu l'un pour l'autre. Sous-entendu ensemble. Sous-entendu lui et toi. Sous-entendu que tu es paumée. Paumée parce que tu n'as plus aucun repère. Même plus tes ennemies, comme Casey ou Nikolaï. Ni tes idéaux comme Morstrom. Et, avec ces mots, tu détruits peut-être ta seule relation sûre. Ton dernier point de repère encore existant à part Kacey. Cette meilleure amie d'une nuit que tu veux toujours plus.

[HS : Pardon, c'est caca, mais j'ai vraiment le temps de rien en ce moment. .ç.]
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Gabriel de St-Andrez

Gabriel de St-Andrez


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MessageSujet: Re: Heart of Glass (Gaby)   Heart of Glass (Gaby) EmptyVen 16 Sep - 15:40

Evidemment, elle avait saisi la tactique. Evidemment, elle l’avait interrompue, les gestes contredisant la voix, douce ironie qui faisait partie du jeu. Et puis. Et puis une hésitation, dans un jeu où tous les coups sont pourtant prédits d’avance. Et puis une hésitation dans des yeux d’habitude tellement pleins d’assurance, même dans les rires, même dans le jeu. Et puis une hésitation dans la voix qui prononce son prénom, d’un ton différent de celui auquel il était habitué. Pas de rire, cette fois, dans ce prénom, pas de fausse séduction, pas de faux remords, mais une hésitation, une peur de se lancer, de plonger. Quelque chose d’improvisé dans ce jeu connu par cœur. L’annonce d’une nouveauté, une nouveauté qui semblait lui faire peur, une nouveauté qui pouvait bouleverser le jeu, en changer les règles. Même cette main qui le rapprochait d’elle l’annonçait. Quelque chose allait arriver, quelque chose arrivait, et il ne savait pas quoi. Et il voulait savoir. Quoique. Ce n’était pas sûr, en fait. Pourquoi changer les choses, alors qu’ils étaient si bien ? Pourquoi modifier des règles qui fonctionnaient au plus grand plaisir des deux joueurs ? Mais il était trop tard, la question était là. Et il n’avait pas de réponse à y apporter. Ce qu’ils étaient ? Il n’en avait aucune idée. Mais il ne fallait pas qu’elle le voit. Il ne fallait pas qu’elle voit qu’il était troublé par cette question, par cette remise en question de ce qu’il y avait entre eux. Alors il fallait qu’il se donne une contenance. Qu’il trouve quelque chose à faire, pour se laisser le temps de réfléchir, de trouver des mots à mettre sur toutes les sensations que cette question faisait remonter. Alors de la main qu’il avait gardée appuyée près de lui, il saisit ces carreaux qu’elle lui tendait, mordit dedans, les laissa fondre. Gagner du temps. Gagner du temps pour apprivoiser les mots. Parce que les mots des sentiments, il ne les connaissait pas. Il connaissait les mots du mépris, les mots de la colère, les mots de la politesse, les mots de la bonne éducation. Mais les mots des sentiments ? Jamais il n’avait eu à les utiliser, jamais il n’avait eu besoin de leur aide. Alors maintenant qu’il devait faire appel à eux, Gabriel n’y arrivait pas. Alors il rendit les armes. Alors il admit son ignorance. Parce qu’avec elle, il pouvait bien se permettre d’être sincère.

    - J’en sais rien, Cassie… J’en sais rien.


Puis reprit une bouchée de chocolat. Pour ravoir un peu de temps pour réfléchir. Avant de reprendre la parole, parce qu’il savait que cette réponse ne suffirait pas, qu’il fallait qu’il ajoute quelque chose, qu’il tente au moins de préciser sa pensée.

    - Je peux te dire ce qu’on n’est pas, c’est tout. Je sais qu’on n’est pas des ennemis, parce que sinon je ne serai pas aussi bien avec toi. Je sais qu’on n’est pas un couple, parce que sinon ça ne serait pas aussi simple, aussi naturel. Et puis on n’est pas fait pour ça, hein, Cassie ? Mais ce qu’on est… Je sais pas.


Nouvel arrêt, nouvelle bouchée, le bruit du chocolat qui craque dans le silence qui les entoure. Encore une fois, il laissa fondre les carreaux, une nouvelle fois, il tenta de rassembler ses pensées, de les rendre cohérentes, pour qu’elles lui livrent le secret de ce qu’ils étaient. Sans succès. Peut-être parce qu’il a toujours été dur de définir les relations humaines en peu de mots ? Parce que le seul qui aurait pu leur correspondre, ce simple qualificatif d’ami, il se le refusait, fort de la certitude qu’il ne lui était pas possible d’avoir des amis, que les gens lui étant inférieurs, ils étaient soit trop jaloux de sa supériorité, soit indignes de sa compagnie, qu’il ne serait jamais qu’en ″bons termes″ avec les gens qui pourraient lui servir ? Peut-être. Peut-être que c’était ça, peut-être qu’il se mettait des œillères tout seul. Mais, depuis l’un des tréfonds de son esprit, la conscience de cette amitié lui envoyait des signaux, tentait de s’imposer. Et ne réussit à lui faire saisir qu’une partie, pas la moindre, mais pas suffisamment pour qu’il lui reconnaisse le moindre droit d’existence. Au moins fut-elle assez importante pour qu’il la laisse s’exprimer, resserrant son étreinte sur la brune.

    - Par contre, s’il y a une chose que je sais, c’est que je t’aime bien, Cassie.


Voilà, c’était ça. Il l’aimait bien. Il ne l’aimait pas tout court, il l’avait dit, ils n’étaient pas faits pour ça. Mais il ne l’appréciait pas, comme on dit d’une vague connaissance. Il l’aimait bien, pas comme on aime en embrassant fougueusement, pas comme on dit en faisant la bise du bout des lèvres, mais comme quand on dépose un léger baiser sur le front d’une amie, ce mot interdit, comme il venait de le faire à l’instant.
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Cassandre S. Lipovsky

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MessageSujet: Re: Heart of Glass (Gaby)   Heart of Glass (Gaby) EmptyJeu 22 Sep - 17:06

    « J'en sais rien Cassie, j'en sais rien. »


Et toi non plus. Tu n'en sais rien. Et ton coeur se serre un peu plus. Parce que c'était pas la question. Personne ne peut réellement savoir ce qu'elle éprouve pour une autre. Et toi, toi tu as peur d'être dans l’ignorance. Tu as peur d'être dans cette confusion qui t'entoure. Alors tu lui laisse, ce laps de temps. Dans l'espoir qu'il sache quoi dire. Quoi répondre. Tu le laisse croquer à pleines dents dans ce morceau de chocolat qui se consume dans sa bouche. Tu lui accorde ces instants, parce que tu te dis qu'il va finir par te dire, te révéler les secrets de ce que vous ressentez. Et pourtant, aucune des phrases qu'il sort ne sembles te convenir. Peut-être parce qu'elles ne sont pas fausses, peut-être parce qu'elles sont imprécises. Oui. Tu n'es pas son ennemie. Il n'est pas le tien. Tu ne le traques pas. Pas de la façons que tu as, de faire céder, pas de la façon que tu as, de te faire détester. Non, tu te contentes de le titiller, juste assez pour te faire pardonner. Jamais plus. Comme une limite invisible que tu as tracée. Comme une limite qui vous empêche d'être autre chose, de mieux, de pire. Vous n'êtes en effet pas non plus un couple. A vous aimer sur un banc, sur les draps. A vous arracher la langue avec ces prétendus baisers tendres. Non. Vous n'êtes pas un couple, qui s'enlace et qui s'aime. Qui se crie, se prend la tête. Vous êtes simples, laissez couler ce qui vous emmerde, ce qui n'a pas d'importance, parce que vous ne vous devez mutuellement rien. Parce que vous ne devez avoir aucune signification précise et importante pour l'autre. Vous n'êtes pas de ceux qui s'embrassent, se séparent et se retrouvent sur l'oreiller. Vous êtes ceux qui se sont quittés, justement parce que ça ne leur convenait pas. Éclats de voix, mouvements brusques et rêves de futurs sont morts comme ils sont nés avec vous. N'existant que dans un laps de temps passé, avant même d'être entièrement dessinés.
Et il reprends cette phrase. Toi non plus, tu ne sais pas. Et un rictus. Sans bruit. Et tu secoues la tête avant de replonger tes yeux bleus dans les siens. Avant de laisser ta tête tomber sur son épaule. Avant de le laisser terminer, de te dire que peut-être, il trouvera les mots là où il n'en faut sûrement pas.

Mais non. Il n'y a que ces quelques mots. D'amour d'amitié. Des deux. Plutôt du second. Aimer quelqu'un, c'est une chose indéfinissable. Aimer bien, c'est plus concret. Sûrement plus vrai. Aimer bien, comme on aime son chien. Et tu souris. Parce qu'au final, tu aurais dit la même chose. Tu l'aimes bien. Avec ses manies, avec ces mots plus hauts les uns que les autres, avec cette adrénaline, cette façon de s’enflammer, au propre comme au figurer. Tu l'aimes bien, avec son air grincheux, jamais heureux. Et tu te dis que s'il était plus aimable, tu n'apprécierais pas autant la manière qu'il a d'être doux avec toi. Et tu lui réponds. Que toi non plus, tu sais pas. Tu veux lui faire comprendre, que c'est trop bizarre. Qu'il n'y a rien pour vous qualifier, que tu en es frustrée. Parce que tu as besoin de tes repères dans ton monde trop changeant. Parce que tu as besoin de tes repères, alors que ton présumé coeur de glace se met à fondre lentement. Parce que tu te dis qu'il n'est pas un ami. Pas un simple, pas un vrai. Parce que sinon, tu ne pourrais plus jouer. Tu ne pourrais plus jouer les petites allumeuses avec lui, les petites filles à protéger. Tu te sentirais obligée, de te confier, de plus le fréquenter. Tu ne pourrais plus, lui imposer de te surveiller, de te protéger, de te réchauffer, sans même un mot. Tu serais obligée de passer par ce que font les amis, les vrai, des mots, des regards. Là, même en l'ignorant tu sais qu'il viendra vers toi. Même en lui criant son nom, tu sais qu'il ne se retourneras pas. Parce que c'est comme ça. Comme ça que ça marche. Entre vous. Pour vous. Un jeu. Des règles. Et des parties. Toutes aussi merdiques les unes que les autres. Toutes aussi folles les unes que les autres. Toutes aussi prenantes les unes que les autres. Vous deux. Vous êtes des adversaires qui s'entraident. Sans autre ennemi. Sinon peut-être vous. Sûrement toi.

    « C'est la merde... »


Et tu dis ça, pour toi. Dans un souffle qui s'évapore. Dans un soupire qui devient fumée tellement le froid prend tes poumons. Et tu essaye de te blottir d'avantage. Tu essayes de rester près de lui, le temps qu'il croque ces derniers carrés de plaisir. Après vous partirez. Vous rentrerez. Tu seras déboussolée, pas plus. Juste un poil déstabilisé. Juste de quoi te poser des questions qui ne servent à rien, ne feront pas changer les choses, n'empêcheront pas le monde de tourner. Ce genre de question qui empêche de dormir mais qu'on oublie au réveil.
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Gabriel de St-Andrez

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MessageSujet: Re: Heart of Glass (Gaby)   Heart of Glass (Gaby) EmptySam 24 Sep - 20:02

La nuit s'épaississait, déjà les premières étoiles apparaissaient dans le ciel, déjà les derniers rayons du soleil n'étaient plus que souvenirs. Et pourtant, ils étaient toujours là, au bord du lac. N'importe qui aurait pu les prendre pour un couple, n'importe qui aurait pu les imaginer en train de se dire des mots d'amour, n'importe qui se serait trompé. Parce qu'ils n'étaient pas un couple. Parce qu'ils étaient… Ils n'étaient rien, en fait. Alors, pourquoi cette proximité, pourquoi ce bras qu'il resserrait autour de ses épaules en la sentant frissonner, pourquoi ? Parce qu'ils n'étaient peut-être pas rien, finalement. Mais quoi, dans ce cas ? Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien être, ces deux adolescents assis au bord du lac, ces deux adolescents que les gens n'approchaient pas, pas sincèrement en tout cas, enlacés, dans le silence de la nuit ? Ils étaient bien quelque chose, on est toujours quelque chose. Mais eux, ils étaient quelque chose d'indéfinissable, qu'ils n'arrivaient pas à cerner. Quelque chose, quelque part entre l'amitié et l'amour. Ils avaient essayé, l'amour, ça n'avait pas duré, c'est pour ça qu'ils n'étaient pas un couple, qu'ils ne l'étaient plus. L'amitié, ils ne savaient pas, ils ne savaient pas comment ça se montrait, ils ne savaient pas faire. Alors, ils étaient quelque part entre les deux. Alors ils jouaient à alterner les deux. Et étrangement, alors que c'était toujours lui le perdant, toujours lui qui devait la chercher, toujours lui qui se faisait asticoter, toujours lui qui se faisait voler sa veste, toujours lui qui supportait, Gabriel ne voulait pas que le jeu s'arrête, ne voulait pas que ce quelque chose indéfinissable entre eux change. Parce que c'était un quelque chose tellement plus agréable que toutes les relations bien définies qu'il avait avec les autres, tellement plus reposant, une respiration. Alors il avait peur qu'en essayant de mettre des mots dessus, ils changent l'essence même de ce quelques choses, ancrent dans la réalité cette légèreté qu'il y avait toujours entre eux, modifient les règles du jeu en voulant les fixer, alors qu'elles étaient libres, alors qu'elles se modifiaient au gré de leurs humeurs, tout en restant toujours étrangement semblables. Alors il ne lui restait plus qu'à passer. Qu'à éloigner cette question de leurs esprits, qu'à retrouver la légèreté habituelle. Même si elle sonnait faux sur le coup. La légèreté appelait la légèreté. Les sourires appelaient les sourires. C'était ainsi, ça ne devait pas changer.

    - Oui, comme tu dis, c'est la merde. Mais bon, est-ce qu'il y a des moments où ça ne l'est pas, dans cette école de fous ?


Il était facile, ce changement de sujet, n'importe qui aurait pu le trouver. Il était facile, et pourtant le sourire dans la voix de Gabriel sonnait un peu faux, comme s'il sortait difficilement des interrogations soulevées par la brune. Alors il enchaîna, pour que les paroles entraînent le sourire, pour que Cassandre se sorte toutes ces questions de la tête, il continua sur ce ton léger, que personne n'entendait jamais sauf elle.

    - Et puis à la limite, quelle importance qu'on soit une chose ou une autre, hein ? L'important, c'est qu'on soit bien, tu penses pas ?


Non, vraiment. Fausse légèreté, faux sourire, il n'y arrivait pas, toutes ces questions l'avaient un peu trop remué. Mais il fallait bien, pourtant. Qu'il reprenne le jeu. Qu'il les sorte de ce terrain dangereux où pouvaient les emmener trop de réflexion. Pour qu'ils puissent garder cette petite bulle de détente, ce jeu comme échappatoire aux réputations, ce pied de nez aux opinions des autres, si justifiées ces réputations fussent-elles, dans son cas. Alors il cherchait, pour trouver autre chose. Et pendant sa réflexion, constata que même lui commençait à éprouver une légère sensation de fraîcheur. Ce qui signifiait que la température était descendue de manière significative. Donc que Cassandre, avec sa simple veste en toile par-dessus un petit haut, devait mourir de froid. Donc que la parenthèse était finie, qu'il était temps de rentrer, que la partie se terminait. Il la tenait, sa diversion, son changement de sujet. Alors son bras quitta les épaules de la brune pendant qu'il se relevait. Il avala rapidement les carreaux de chocolat qui commençait à fondre dans ses doigts, puis lui tendit la main pour l'aider à se relever.

    - J'ai l'impression qu'il commence à faire un peu froid… L'heure d'aller se coucher a sonné, Mademoiselle Lipovsky.


Et rien qu'avec ce surnom, il rétablissait le jeu, construisait un pont entre maintenant et tout à l'heure, invitait leurs manies habituelles à le traverser. Pour clore la partie en beauté. De manière à laisser le champ libre à la prochaine, pour qu'elle soit aussi vaine, sans vrai gagnant, et donne lieu à une autre, toujours, sans s'arrêter. C'était le jeu, un jeu qui n'avait pas le droit de finir, qu'il ne voulait pas voir se terminer.
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Cassandre S. Lipovsky

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MessageSujet: Re: Heart of Glass (Gaby)   Heart of Glass (Gaby) EmptyVen 30 Sep - 13:02

Tout se noirci. Au fur et à mesure. Un peu comme ce ciel qui s'assombri d'avantage sur vos têtes. Un peu comme tes espérances qui se flétrissent. Rien de bon. Pas forcément quelque chose de mauvais. Dans ta tête, tout se brouille. Comme les explications qu'il tente de te donner. Comme le changement de sujet qu'il tente de faire. Qu'importe, au final, ça n'intéresse que toi. Tout le monde s'en fout, de ce que Gabriel éprouve pour Cassandre. Tout le monde s'en branle, de ce qu'éprouve Cassandre. Tu n'es qu'une traînée. On se fiche bien. De sa voir si ça va, si ça va pas. Si tu aimes quelqu'un, si tu en détestes un autre. Les autres écrivent ta vie sans te demander ton avis. Alors tu finis par renoncer. Tant pis, si tu restes dans cette confusion. Tu vas faire comme si ce changement de sujet était tout à fait normal. Comme si rien ne te préoccupait vraiment. Fermer les yeux pour les rouvrir. Secouer légèrement la tête, comme après une légère absence. Et tout recommencer. Parce que c'est un jeu. Qui ne fini pas. Alors la pause s'achève sur ce retour de coma. Alors tu te rapproches de son corps. Parce que tu as trop froid. Dans cette fin d'été. Dans ce début d'automne. Un temps douteux. Tu n'aurais jamais dû naître en Russie. Un pays où il fait chaud. C'est ce que tu aurais préféré. Sans ces problèmes là. Sans cette vie là. Sans ce froid et tout ce qui va pas. D'autres problèmes. D'autres vies. D'autres froids. Mieux que ça. C'est ce que tu te dis. Dans un coin de ta tête. Et tu laisse le silence lui répondre. Un haussement d'épaule. Trop retenu pour être remarqué. Après tout. Ce n'est qu'une école de fous. Après tout, tu es parmi eux. Comme eux. Peut-être pire. A faire n'importe quoi. A t'envoyer en l'air en ne réussissant à ne rien faire. A perdre la tête. Vous n'êtes que des monstres, parmi d'autre monstres, plus incapables les uns que les autres. Plus détruits les uns que les autres.

Pourtant il remet ton questionnement à l'ordre du jour alors que tu l'oubliais à peine. Il te dit que ça ne sert à rien de s'en faire. Avec ses mots. Un peu maladroits. Un peu facile. Qu'importe. Il te dis tout ça. Sans le moindre mal. Parce qu'au final, vous resterez ce que vous avez toujours été : rien de précis. Des amis-amants. Ce couple qui s'embrasse sur le coin des lèvres, sans faire exprès, qui ne se dira jamais je t'aime, qui n'existe que dans la tête d'autrui. Vous, vous devez vous en foutre. Pour que ça marche. Pour que ce soit vrai. Ne pas y croire. Être persuadé que ce n'est qu'un jeu, qu'un passe temps. Que rien n'existe. Qu'il n'y a aucune importance à rien. Parce que sinon le sérieux vous gagnera. Vous vous brûlerez à petit feu, en vous emportant trop profondément dans vos sales caprices d'adolescents.

    « L'important. Comme s'il pouvait il y avoir quelque chose d'important entre nous, Gaby. »


Et tu rigole alors que tout sonne faux. Ton sourire en coin ne s'accorde pas avec tes yeux qui fixent ce lac éternellement glacé. Ta main serre la sienne. Plus fort. Avant de la lâcher. Avant de te laisser penser que tu devrais effacer cette escapade de ta mémoire. Qu'elle n'était pas si géniale. Malgré votre jeu. Parce que tu fais toujours tout de travers, parce que tu as levé cette once de légèreté qui savait vous emporter loin, là où personne ne sait vous suivre. Là où vous êtes d'autres, un peu plus vous sans l'être vraiment.

Et un dernier revirement. Comme un adieu. Comme un au revoir. Il est pourtant tôt. Ou sinon tes yeux se sont habitués à la luminosité ambiante. Ton corps se refroidi sans même que tu arrives à t'en rendre compte. Mais lorsque tu essayes de te relever pour le suivre dans le bâtiment, tu sens tes articulations craquaient légèrement. Un frisson parcours ton échine. Et tu te dis. Tant pis. Tu attrapes son bras. Comme pour te faire escorter. Comme pour te faire raccompagner. Vous ne parlerez plus de vous. Seulement des choses futiles de la vie. D'à quel point les gens sont idiots. A quel point ils vous désespèrent. Tu lui diras qu'aujourd'hui, tu as vu Jean-Camille avant de l'embrasser sur la tempe. Pour te faire pardonner d'avoir prononcé ce prénom interdit. Tu parleras ensuite d'un de ces films trop pourri que tu t'es matté un soir dans ton lit. Rien d'extraordinaire. Tu t'étais même endormie avant la fin. Qu'importe. Vous reprenez votre partie là où elle s'était arrêter. C'est tout ce qui compte. Entre vous.



(Pardon, c'est très très nul. Et. Et je crois que c'est fini pour moi. Voilà.)
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Gabriel de St-Andrez

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MessageSujet: Re: Heart of Glass (Gaby)   Heart of Glass (Gaby) EmptyVen 7 Oct - 10:31

Malgré le froid, c’était une belle soirée qui se terminait. Une soirée comme on pouvait les aimer, fraîche, claire, calme. Une soirée magnifique, vraiment. Une soirée de jeu, de ce jeu sans fin, une soirée pendant laquelle ils avaient joué une partie banale. Qui aurait pu être banale. Qui l’aurait dû, sans cette question qui tourbillonnait, sans cette question qui pesait comme un plomb sur leur légèreté, sans cette question qui faisait mal résonner leurs rires et leurs paroles futiles alors qu’à petit pas, collés l’un à l’autre pour partager la chaleur qui émanait de Gabriel, ils retournaient vers les dortoirs. Discussions sans intérêt, sans importance, comme toujours, cultiver l’inutile pour éviter de parler de l’essentiel. Surtout ce soir-là, surtout quand ils avaient été si proches de l’effleurer, cet essentiel, surtout quand il était toujours présent dans leurs esprits. Elle parlait, parlait, il n’écoutait qu’à peine le babillage, le connaissait déjà par cœur, ou du moins en connaissait l’essentiel, les sujets étaient toujours les mêmes, seul les détails changeaient, et qui s’intéresse aux détails, à ce genre de petits détails insignifiants ? Surtout pas eux, surtout pas ce soir. Le jeu était rétabli, le jeu s’était relancé, il fallait surtout maintenir cela en état, quand bien même cela passerait par des bavardages idiots. Alors il n’écoutait pas, posait des questions mécaniques quand elle faisait mine de se taire, pour que surtout les interrogations de tout à l’heure ne reviennent pas, pour que surtout on oublie ces quelques minutes où ils avaient failli poser des mots sérieux sur leur relation. Surtout, surtout, pas de sérieux. Jamais. Une pensée, un mantra qui tournait en boucle dans l’esprit de Gabriel pendant qu’il la raccompagnait, pendant qu’il jouait au parfait chevalier servant, pendant qu’elle jouait à l’écervelée, pendant qu’ils jouaient, tout simplement. C’était un jeu, ce n’était pas du sérieux. Et pourtant. Et pourtant, quand il lui souhaita bonne nuit devant la porte où il devait la laisser, quand il assortit ses paroles d’un léger baiser, au coin des lèvres, comme toujours, à mi-chemin de la joue, à mi-chemin des lèvres, comme d’habitude, il sentait bien que malgré tous ses efforts, ça sonnait faux, tout sonnait faux. Et pendant qu’il faisait demi-tour, se dirigeait vers son lit, son sourire s’effaçait, comme celui d’un bouffon qui une fois sorti de scène reconnaît la vanité de ses pitreries, comme une tension dans une corde que l’on relâcherait enfin. Au fond, il savait bien que ces questions ne le lâcheraient pas ce soir. Qu’elles allaient l’empêcher de dormir, lui qu’aucun remord n’avait jamais réussi à rendre insomniaque malgré tout ce qu’il avait pu faire, lui qui ne doutait jamais, ou si peu souvent. Il savait qu’il allait y réfléchir, sans cesse, jusqu’à ce que Morphée gagne la partie et l’emmène au pays des rêves. Il savait qu’il allait se tourner et se retourner sous les draps pendant des heures. Sans trouver de réponse. Parce qu’il refuserait toujours la seule qui leur convenait vraiment.

Et demain, il aurait oublié. Demain, tout recommencerait. Demain, tout serait à nouveau normal. Demain tout irait mieux. Demain…

[C'est... Laid, tout pourri et tout, je sais pas terminer les RPs. Mais voilà. Fini pour moi aussi du coup. Mais réponse caca quand même.]
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