Synchronicity
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 Souvenirs étrangers [PV KIKIIII]

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Dimitri F. Morstorm

Dimitri F. Morstorm


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MessageSujet: Souvenirs étrangers [PV KIKIIII]   Souvenirs étrangers [PV KIKIIII] EmptyDim 31 Juil - 0:03

PS : Kiki, j't'ai pas demandé ton avis, pardon. Réponds quand tu en auras le temps et l'envie, il y a pas de .. euh... Enfin on est pas pressé quoi. Et puis, je t'ai pas demandé donc vwala.
Mais je te l'avais promis donc voici !



    Le soleil brillait. Les oiseaux chantaient. Encore une nouvelle journée qui s’achevait. Rien n’avait été parfait, tout avait été tourné, tout avait été mijoté. Rien n’avait changé. Les gens, enfermés dans le train de vie habituel, s’étaient salués, c’étaient amusés, c’étaient rencontrés. Rien n’avait changé. Ni les rires des jeunes filles en émoi, ni les bagarres des garçons sournois. Certains allaient en cours, d’autre se trémoussaient dans la cour, rien n’avait changé. Rien ne changerait. L’ambiance de Synchronicity était unique, magique, quelque chose d’enchanteur, quelque chose de menteur, un calme avant une tempête à laquelle personne ne s’attendait. Que tu n’espérais. Assis au pied de ce prunier, tu écrivais, tu dessinais, tu lisais. Un roman, un bouquin qu’on t’avait vivement conseillé. Orgueil et Préjugés./i Merci à Alexei pour ce merveilleux conseil. Tu t’ennuyais. Ca te faisait amplement chier. Tu voulais quitter cette terre d’ombre, t’enfuir à la pénombre, mais, au pied de ce figuier, tu ne savais pas ce que c’était, tu n’osais pas bouger. Tu restais plongé dans cette lecture, longue, difficile, mais qui te faisait tout oublier. Tes problèmes d’un jour, ceux de toujours, ce que auxquels tu ne voulais plus penser, ceux que tu voulais éviter. Ton regard se releva cependant. Une fois, une seule fois.

    Au loin, un garçon parmi tant d'autres. Au loin, un groupe de jeunes qui discutaient. Au loin, deux filles qui trémoussaient. Au loin, un gars qui se faisait tabasser. Tu revêtais ton boulot de préfet. Tu t'habillais de ton air amusé, tu fermais ce bouquin qui t'avait un peu fait voler. Et tu soupirais. Prenant ton courage à deux mains, tes jambes trouvèrent - enfin - la force de te soulever, de te relever pour t'approcher. D'eux. De ces garçons, des Winterhoods- Oh, quelle surprise - qui s'énervaient contre un garçon que tu connaissais. Son visage, tu l'avais déjà vu, sans savoir ou ni dans quelle rue, il te rappelait quelqu'un, quelqu'un que tu ne connaissais que trop bien, quelqu'un que tu ne reconnaissais que trop bien. Une vieille connaissance qui te revenait. Son nom, tu ne l'avais pas oublié. Il avait été ton camarade de jeu avant que tu ne déménages - encore une fois. Il avait été ton ami pendant près de trois mois. Il avait marqué ta vie sans même le savoir. Lui. Ton ami. Kilian Kinai. Mais tellement de choses s'étaient passées depuis. Tu avais tellement changé depuis. Il devait avoir tellement grandi depuis. Rien ne serait comme avant, et pourtant, tu t'étonnais de le retrouver, ici, dans cette académie, le dernier endroit où tu pensais pouvoir rencontrer une connaissance. Méfiance, Dimitri, méfiance, tu sais ce que cela implique, qu'il soit de cette clique, qu'il soit élève élève ici.

    « Mecs calmez-vous », ordonnas-tu avec un sourire en t'adressant aux deux élèves de ta classe, « J'enlève trois point aux Faithbees pour provocation envers les Winterhoods. Maintenant, dégagez. » Et tu ne te fis pas prier. Oh bien sûr, il n'allait pas enlever de points à sa maison. Bien sûr, il ne serait pas assez courageux pour l'assumer. Bien sûr, sa vie était ordonnée par cette fierté. Bien sûr. Ce serait les Faithbees qui en patiraient. Peu importe, il s’en fichait, il fixa quelques instants le garçon. « Pas trop blessé ? » fut la seule chose qu’il trouva à dire. Il n’était même pas sûr qu’il le reconnaisse, il n’était même pas sûr de le reconnaitre. C’était peut-être quelqu’un qui lui ressemblait, tout simplement. Peut-être un inconnu qui le lui rappelait, certainement. Alors il préférait ne pas s’avancer, ne pas faire de faut pas. Tout calculer. Toujours calculer. « Qu’est-ce qu’ils te voulaient ? »
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Kylian A. Kinai

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MessageSujet: Re: Souvenirs étrangers [PV KIKIIII]   Souvenirs étrangers [PV KIKIIII] EmptyDim 31 Juil - 1:53

PS : afhjklmfjljghjk! Qui n'aurait pas envie de répondre franchement! Et la règle du pardon s'applique aussi à toi! >3 Depuis le temps que je t'enquiquinais avec ce rp! Ne t'excuse donc pas de l'avoir fait~ You made this bad day shine!

    Ca t’avait prit d’un coup, comme ça. Tu avais eu envie d’aller faire un tour dehors. Tu avais finis de te faire à ce nouvel endroit, tu en avais mémorisé la plupart des chemins principaux qui t’étaient utile. Il était temps de se risquer à aller dans un endroit que les murs ne limitaient pas. Bien que tu ais depuis bien longtemps acquis la maitrise de la perception du monde qui t’entoure, tu avais depuis l’enfance cette peur de l’extérieur. La nature, ses imprévus, ses pièges. Mais avec le temps, tu avais aussi apprit à voir ce que ces balades en plein air pouvaient t’apporter. Les parfums, le calme (enfin, parfois), les surprises.

    Tes yeux fermés, tu avançais lentement dans le gazon. Vous n’étiez pas nombreux à être dehors. Rien d’étonnant cela dit, la journée touchait à sa fin. La plupart de tes camarades de classes rédigeaient d'ailleurs leur devoir. Une fois n’est pas coutume, tu ne serais pas de ceux là cette fois-ci. Mais peut-être aurais-tu du l’être…
    Tu arrêtas tes pas. Une. Non, deux. Deux personnes t’encadraient à présent, en silence. Tu sentais celui en face de toi faire de grand signe. Pas besoin de la vue pour savoir qu’il devait avoir l’air parfaitement idiot à passer sa main devant tes yeux. Presque malgré toi, tu finis par soupirer en simple réponse à son attitude. De la part de personne qui se trouvait dans une école aussi particulière, tu trouvais ce genre de réaction puéril et passablement pitoyable sans aller jusqu'à le dire.

    « T’as un problème l’aveugle ? »

    Tiens. Tu connaissais cette voix. Tu l’avais entendu, très clairement entendu lors d’une fête à laquelle tu avais participé quelques jours plutôt. Tu n’avais vraiment pas de chance. Tombé sur la seule personne qui pouvait prétendre te détester. Vraiment, tu n’avais pas de chance. Sans trop t’en rendre compte, ta légère aversion pour ce type te revient, comme un vague écho de cette soirée. Il t’avait frappé. Au moins, tu savais déjà qu’il avait autant de force qu’une fille, c’était toujours une chose de gagnée.

    « Non, je vais très bien, Edward. Je voudrais simplement passer. »

    Pas un mot plus haut que l’autre. Tu ne voulais pas les ennuis. Tu savais pertinemment que c’était peine perdu mais bon. Tu avais tout de même le mince espoir qu’il te laisserait tranquille.
    Raté. Il ne lui fallut que quelques secondes, surement le temps de s’énerver à ta remarque, avant qu’il ne t’empoigne par le col. Tu ne pris pas la peine d’ouvrir les paupières, ni même de réagir plus que ça. Pourquoi se fatiguer ? De toute façon, tu savais pertinemment que quelque soit ta réaction, l’humeur du Winter ne changerait pas avant d’avoir lavé l’affront qu’il avait subis devant Oxanna.

    « - Tu te prends pour qui pour me parler aussi familièrement. Je te jure que je vais te le faire regretter…
    - Encore ? Tu as dis ça aussi, la dernière fois. »


    Tu ne réalisais même pas. Tu ne le provoquais pas. Tu te contentais de constater. Il venait presque de répéter mot pour mot ce qu’il lui avait craché lors de cette fameuse nuit agitée. Lacune de vocabulaire ? Qui sait. En tout cas, la remarque ne plut pas à Edward dont la main se serra un peu plus sur le vêtement avant qu’il décoche un coup de poing.

    Tu étais forcé de le reconnaitre Kylian. Ce coup t’avait fait plus mal que le premier. Il t’avait fait reculer de quelques pas sous l’impulsion mais tes jambes n’avaient pas céder. Une chance pour toi, la douleur semblait tenir ton don à l’écart de tout ça. Une chance. Encaisser les coups, tu savais le faire. Tu en avais pris l’habitude durant ta courte scolarisation. Par contre, tu étais toujours aussi maladroit pour ceux au visage. Tu avais encore cette mauvaise manie de te mordre. Déjà, tu sentais le gout métallique sur ta langue. Tu n’aimais pas ce gout.

    Tu n’eus même pas le temps de faire remarquer à Edward qu’il avait travaillé son crochet du droit entre temps –chose que tu n’auras surement fait qu’intérieurement d’ailleurs- qu’un second coup, au moins aussi douloureux que le premier t’envoya sur le sol. Il avait surement dû ruminer un long moment pour être autant en rogne. Un coup de pied dans l’estomac coupa court à tes réflexions. Cette fois, il n’y aurait personne pour lui conseiller de s’arrêter sous peine de représailles. Et même toi, tu préférais qu’il se défoule maintenant. Tu serais tranquille après.

    *- C’est dommage, c’était une balade plutôt agréable -* pensas-tu en ton fort intérieur, tout en tentant de reprendre un peu ton souffle.

    Avant qu’un autre coup ne tombe, tu entendis l’herbe s’écraser sous les pas de quelqu'un qui se rapprochait. Finalement, quelqu’un venait te sauver. C’était inattendu. Surtout qu’à l’allure, il ne faisait aucun doute qu’il s’agissait d’un garçon. Tu ne te souvenais pourtant pas avoir fait suffisamment connaissance pour qu’on vienne te sortir de ce mauvais pas.

    « Mecs calmez-vous. J'enlève trois point aux Faithbees pour provocation envers les Winterhoods. Maintenant, dégagez. »

    Une sensation étrange. Assis sur le sol, tu leva la tête pour regarder ton « sauveur ». Une drôle de façon de faire mais tu étais forcé de reconnaitre que c’était efficace. Les deux Winter s’éloignaient à présent et tu pouvais même entendre Edward se vanter de t’avoir faire ravaler ta langue. Il devait en plus avoir la fierté d’avoir pénalisé une autre maison. Tu t’en moquais un peu. Tu n’avais jamais eu un grand esprit de compétition alors toute cette histoire de point et de trophée, ca te passais largement au dessus de la tête. Non, pour le moment, c’était ce mystérieux individu qui venait à ton secours qui t’intriguait. Pour cette impression de le connaitre, de connaitre cette voix.

    « Pas trop blessé ? »

    En y réfléchissant, tu aurais presque pu dire qu’il ressemblait à… Non. C’était impossible et tu le savais. D’un geste du revers de la main, tu essuyas le peu de sang qui avait coulé du coin de tes lèvres. Globalement, tu t’en sortais bien. Tu aurais peut-être un léger bleu à l’abdomen mais ca aurait pu être pire. En guise de réponse, tu lui fis un simple signe négatif de la tête. Cette ressemblance te perturbait. Mais tu devais peut-être faire erreur. La situation te donnait de fausse impression. Tu avais peut-être envie que ce souvenir, ce moment de ta vie se reproduise. Celui où tu avais rencontré ton seul ami d’enfance. Cette amitié inespérée que tu avais vécu pendant une si courte période et qui pourtant faisait partit de tes meilleurs souvenir.

    « Qu’est-ce qu’ils te voulaient ? »

    Qu’est-ce qu’ils te voulaient ? En fait, tu ne le savais pas. A moins que. Te l’avait-il dit ? Avant de te frapper. Avant de t’arrêter. Peut-être. Tu n'avais pas vraiment écouter à vrai dire.

    « Je ne sais plus » finis-tu par répondre le plus simplement du monde. Ca ou dire que tu avais oublié le pourquoi, ca revenait au même dans le fond. Toujours assis dans l’herbe, tu regardais à ta façon, tes yeux vides fixé sur ce visage que tu ne pouvais voir. Plus les secondes avancaient, moins tu arrivais à te dire que tes sens te mentaient. Les quelques défauts par rapport à tes souvenirs s’expliquaient si facilement avec le nombre des années. Que risquais-tu à demander ? Dans le fond rien. Tu passerais pour un idiot dans le pire des cas et quelque part, tu te moquais de ce que pensait les autres de toi.

    Toujours assis dans l’herbe, tu finis par reprendre la parole. Hésitant. Presque craintif sans trop savoir pourquoi. Et si tu avais raison ?

    « … Dimitri ? »



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Dimitri F. Morstorm

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MessageSujet: Re: Souvenirs étrangers [PV KIKIIII]   Souvenirs étrangers [PV KIKIIII] EmptyDim 31 Juil - 20:53

    Et ton cœur rata un battement. Et ton cerveau eut un blanc. Tu le reconnaissais maintenant, homme, grand, étrangement changeant. Il semblait le même qu'avant, peut-être un peu moins peureux, peut-être un peu plus habitué. Ses yeux s'étaient étirés, ses cheveux avaient foncé. Mais l'expression, coquille vide d'une âme sensible, de ses yeux restait invisible. Sa vue était toujours inconnue. La seule différence était peut-être qu'il avait une conscience - ou que tu avais conscience qu'il en avait une. Enfants, vous vous en fichiez, vous jouiez, vous vous amusiez. Aujourd'hui, les choses étaient plus claires, plus profondes, plus importantes. Tu avais juste conscience, c'était une importance. Il dégageait quelque chose, de secret, d'indiscret, quelque chose que tu ne comprenais, que tu n'avais jamais remarqué. Tu te souvenais à peine de son prénom, ton meilleur ami de trois mois, comme tu en avais eu des dizaines. Et comme avec tous les autres, tu avais toujours laissé un creux entre vous, un vide éclatant. Tu n'avais jamais rien révélé de toi, tu avais juste joué, tu t'étais juste amusé. Déjà à l'époque, tu ne faisais que profiter. Des autres, de leur gentillesse, de leur maladresse. A la finale, tu n'avais pas changé. Tu profitais toujours, bien qu'à aujourd'hui, tu payais tes dus. Tu le fixais, un peu ébahi, un peu surpris de le voir ici. Kilian. Tu t'en souvenais maintenant, c'était quand vous étiez enfant. Quand déjà tu allais seul au parc, quand déjà ta mère était sous terre. Dix ans, peut-être moins, c'était ton âge, et à aujourd'hui, vous étiez des adultes, ou presque, des adolescents, des garçons différents.

    Ta bouche s'entrouvrit, ta bouche se referma. C'était le dernier endroit où tu aurais pu le croiser, où tu aurais imaginé le rencontrer. Le dernier endroit où tu aurais espérer le remercier. Mais maintenant, qui allais-tu être ? Quel rôle allais-tu revêtir alors que ces yeux vides, intimidants te fixaient, alors que ce visage te remémorait tout un tas de souvenirs oubliés. Tu étais cruel Dimitri. Tu l'avais abandonné. C'est de ce point de vu que tu le voyais. C'est de ce point de vue que c'était. Et les secondes passèrent, sans que tu ne saches quoi dire. Sans que ta voix ne sache quoi prononcer. Et le temps passait. Et tu restais bouche-bée. Tu te remettais, doucement, de tes émotions décuplées. Tu t'apaisais de ce moment affolant. Ton cœur récupéra un rythme normal, tes muscles se décontractèrent finalement. Et ta bouche s'étira, et tu éclatas d'un rire cristallin. Et. Et tu jouais, encore, toujours. Mais tu ne cachais pas ton soulagement, de voir qu'il va bien, ton amusement, de voir qu'il se tient bien, étonnement de le voir qu'il est toujours serein.

    « C'était le dernier endroit où j'imaginais pouvoir te recroiser, Kilian » déclaras-tu dans ton rire sincère, lui tendant ta main. « Ne loupe pas ma main, je crois que ma fierté en prendrait un coup » remarquas-tu, loin de toute moquerie, un grand sourire amical sur le visage, sourire qu'il ne verrait certainement pas..

    Ta main. Celle que tu lui tendais, comme tu l'avais toujours fait, pour l'aider à se relever. Une bonne humeur t'accompagna dans ce geste et te guida jusqu'à lui. Les rôles ne s'étaient toujours pas inversés, finalement, rien ne semblait avoir changé. Son handicape n'était qu'une banalité, quelque chose envers lequel tu refusais d'avoir pitié. Quelque chose dont tu voulais parler avec facilité. Quelque chose qui jamais ne t'avait gêné. Si naturel, comme si rien n'avait changé. Mais tu oubliais de quelle façon tu l'avais quitté. T'en avait-il voulu ? En avait il longtemps souffert ? Le pire, c'est que tu ne t'y étais jamais penché, sur son état d'esprit. Tu avais juste déménagé, tu avais juste suivi ta tante, tu avais juste fui le fait de lui expliquer. Et tu t'étais recréé une vie, tu t'étais refait de nouveaux amis. Aucun que tu n'avais revu depuis, aucun dont tu entendrais le nom de nouveau. Coïncidence ou œuvre du destin, votre nouvelle rencontre te rappela votre première, dans ce parc. Le rôle du grand frère. Et c'est là que ça te frappa. Un gros coquard sur le visage, quelques bleus sur le bras, un T-shirt déchiré. Edward était allé loin cette fois, il devait avoir ses raisons.

    « Tu devrais faire plus attention aux gens que tu fréquentes. » conseillas-tu en te penchant sur une blessure saignante du bras du garçon. « Ta sœur n'est pas là pour s'occuper de toi cette fois. ». Pourquoi lui disais-tu ? Bien sûr qu'il le savait. Bien sûr qu'il en était conscient. Mais bon. Rôle protecteur intérieur, rôle quelque peu différent de celui que tu tenais habituellement. « Edward n'est pas le genre à savoir s'arrêter quand il commence à cogner. »

    Et tu te trouvais idiot. A ne pas lui demander ce qu'il était devenu, ce qu'il avait fait, ce qu'il avait vécu. Tu avais peur des réponses, peur qu'il te reproche tout, peur, tout simplement. Alors tu fuyais pour changer, avec des issus fragiles de secours que tu te créais, avec ce faux visage que tu te donnais - faux et pourtant si vrai.
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Kylian A. Kinai

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MessageSujet: Re: Souvenirs étrangers [PV KIKIIII]   Souvenirs étrangers [PV KIKIIII] EmptyDim 31 Juil - 21:56

    Le silence. Toi qui aimais tellement le silence, cette fois, il était pesant. Cette obscurité. Tu la détestais bien que tu es toujours vécu liée à elle aussi loin que tes souvenirs te ramenait. Alors tu écoutais. Après un loupé, le cœur de ton sauveur semblait rattraper cette fraction de seconde en accélérant sa course. Des secondes. Des minutes. Tu ne faisais pas vraiment attention. Attentif au moindre signe. Tes doigts mettaient à mal quelques brins d’herbes.

    Et soudain, le calme. Une sensation de légèreté. Puis un rire. Tu le savais maintenant. Il n’avait rien besoin de dire de plus. Tu aurais eu tes yeux, les années auraient peut-être pu te tromper mais ce rire, même le temps ne pouvait le changer. Et là, une chose impossible. Une chose impensable. Tu ne t’en rends même pas compte mais sur tes lèvres s’est posé un sourire. Un sourire que seule une seule autre personne en dehors de ta famille à pu voir. Cette denrée rare que tu ne réserve qu’à ceux et celle qui compte vraiment.

    « C'était le dernier endroit où j'imaginais pouvoir te recroiser, Kilian. Ne loupe pas ma main, je crois que ma fierté en prendrait un coup. »

    Tu aurais presque rit, si tu n’étais pas toi. Il n’avait pas changé. Tu l’entendais à nouveau. Ce sourire dans sa voix. La chaleur de ses mots. La sincérité de ses actions. Tes souvenirs revenaient, aussi frais que s’ils dataient d’hier. Tirant ta manche sur ta main, tu acceptas l’aide qu’il te proposait. Comme tu l’avais toujours fait. Comme tu le ferais toujours. Parce qu'il ne t'avait jamais tendu la main par pitié.
    Mais tu savais aussi les risques. Les risques que tu encoures lors d’un contact direct avec une personne qui t’es trop proche. Tu ne veux pas. Tu ne veux pas briser cet instant. Ces retrouvailles inespérées.
    Une fois debout, tu retiras de quelques gestes négligeant les brins d’herbe qui devait trainer sur tes vêtements. Tes vêtements qui été dans un triste état. Heureusement qu’Alyssa n’était pas là pour te voir rentrer dans un tel état.

    Tu redressas la tête quand Dimitri te mis en garde. En garde contre Edward et sa vengeance. Et à nouveau. Ce sourire. Fugace mais réel. Tu étais content. Tu pensais qu’il t’aurais oublié, qu’il aurait refait une autre vie ailleurs, comme tu avais été obligé de le faire après la mort de ta mère. Tu ne lui en aurais même pas voulu. Le sentiment d’abandon qui t’avait blessé pendant quelques temps avait finit par être raisonnée par l’âge et l’expérience. Tu savais qu’il n’y été peut-être pour rien. Rien ne dure, rien n’est éternel, les choses et les gens sont éphémères, voués à disparaitre un jour. Tu avais finis par te faire à cette réalité.

    « Si Aly était là, c’est surement sur moi qu’elle crierait. », tu savais que ce n’était pas complètement vrai mais en même temps, il devait savoir aussi qu’il y avait une part de vrai. Ta sœur t’aurait surement secoué pour ne pas avoir réagit. Pour ne pas t’être protégé. Tout en sachant que tu ne savais pas faire ça. « J’ai appris à être moins douillet, mais pas encore à me défendre. ».

    Tu n'avais apprit qu'à défendre ceux qui comptaient. Les rares qui comptaient. Tu étais toi. Tu étais celui qui disait les choses telles qu’elles étaient. Mais d’une certaine façon, tu n’étais pas le toi d’aujourd’hui. Celui que Dimitri ne connaissait pas. Celui que le temps et ta malédiction avait brisé. Tu étais juste ce petit garçon, courant après l’amitié et la force de vivre de Dimitri. Le nombre des années n’avaient rien changé. Comme si vos rôles avaient été décidés par quelqu’un ou quelque chose d’autre. Tu avais même l’impression qu’il était encore plus grand que toi.

    Tu avais envie de savoir. Ca n’arrivait pas souvent mais tu avais envie de parler, de poser des questions. Et pourtant, tu restais toi. Tu les gardais au fond de toi. Toutes ses interrogations auquel tu trouverais des réponses en restant simplement aux cotés de Dimitri. Rester. Mais, vous n’étiez plus des enfants. Cette époque avait cessé. Elle avait cessé sur tant d’incertitude. De non-dit. De regrets. Tu ne voulais plus jamais avoir de regrets.

    « Je n’ai jamais pu te dire une chose Dimitri. » finis-tu par dire, toi qui ne prends jamais la parole face aux autres. Toi qui n’aime pas parlé. Toi qui avais peur de te lier à des gens. Mais il ne s’agissait pas de se lier. C’est pour ça que tu parlais. Peut-être même plus que tu ne l’avais fait pendant toute la journée. Parce qu’il ne s’agissait pas de créer. Parce que c’était déjà là, de ton coté, ca ne s’était jamais défait. « Merci d’avoir été mon ami pendant ces trois mois. »

    Tu n’avais jamais pu le dire. Presque dix ans après, tu étais surement le seul à attacher une importance à ce genre de chose. Et pourtant, tu avais peur d'utiliser autre chose que le passé. Tu avais peur que la prétention des choses tels que tu les avais toujours viennent fausser cette réalité qui faisait du monde cet endroit cruel qu'il était. Un fait établis, un lien encore solide pour toi. Un souvenir éphémère et un passé révolu qu'il pourrait être pour lui.

    Mais le remercier n’était pas la seule chose que tu aurais voulu faire quand tu le reverrais. Tu étais maladroit. La communication n’avait jamais été ton fort. Tu n’étais pas doué pour dire les choses correctement. Ca, même le temps n’avait pas réussit à le changer. Personne n’avait réussit à te faire changer autant que lui l’avait fait pendant cette courte période. A part peut-être elle. C’était grâce à elle peut-être que tu disais ces choses, même après des années, même si elles semblaient futiles.

    « Désolé de ne pas avoir pu te dire au revoir quand tu es partis. »

    Tu avais regretté. Ta mère. Dimitri. Elle. Tu avais regretté de ne pas avoir pu leur dire. Juste quelques mots. Juste une formule de politesse sans importance aux yeux des autres. Au revoir. Pour toutes les personnes que tu avais laissé partir sans ces deux mots. Les choses te semblaient tellement simple quand Dimitri était là. Tu te savais idiot. Il avait surement changé, en surface. Tu savais surement qu’il ne devait pas avoir besoin de s’encombrer de toi à présent, dans une école si grande. Et pourtant, cet endroit qui te paraissait si hostile, si étranger, si grand. Comme l’avait été ce parc où vous vous étiez rencontré. De savoir qu’il était là aussi. Tu arrivais maintenant à trouver ce même courage qui t’avait changé à cette époque. C’était peut-être ça son don. Le don de Dimitri.

    De grandes retrouvailles. Le blond ne s’en rendait peut-être pas compte, mais une telle démonstration de ta part était tellement… invraisemblable. Ta voix était resté creuse. Ton ton morne. Tes yeux vides. Mais tes mots. Ton seul outil de communication avec ce monde qui communiquait sans cesse avec toi. Les ombres des sourires qui restaient accroché aux coins de tes lèvres, discrètement, silencieusement, juste là pour qui voudrait les voir.

    « Je suis content de te revoir, Dimitri. »


Dernière édition par Kylian A. Kinai le Mar 9 Aoû - 13:30, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Souvenirs étrangers [PV KIKIIII]   Souvenirs étrangers [PV KIKIIII] EmptyMer 3 Aoû - 1:09

C'est vrai. Du souvenir que tu en avais, c'est surement sur lui que sa soeur crierait. Quoi que. Quoi qu'elle était protectrice, assez pour tuer quiconque s'approchait de trop près de son petit frère adoré. Oui, tu t'en souvenais. Assez pour dire qu'elle était gentille, assez pour dire qu'elle t'avait remercié. Juste assez pour dire que tu la connaissais. « Dans ce cas, on est tous les deux chanceux qu'elle soit pas là. Je crois que j'aurais eu le droit à quelques représailles quant à ma façon de faire aussi. » remarquas-tu avec un grand sourire. C'est vrai. Elle aurait certainement été chez les Summerers, elle t'aurait peut-être reproché de ne pas avoir agi en homme. Ma foi, tu t'en fichais. Tu avais d'autres priorités que celles d'être "un homme". « J’ai appris à être moins douillet, mais pas encore à me défendre. » dit ton correspondant naturellement. Tu ris, naturellement. « T'es presque un homme vieux ! » te moquas-tu gentiment. Mais tu étais déjà parti dans de grandes réflexions. Être douillet. Tu ne savais même plus ce que c'était, ce que ça faisait d'avoir peur d'être blessé, d'avoir peur d'avoir mal. Non, tout ça, tous ces détails de la vie, tu les avais oubliés. Plus tu grandissais et plus le processus de guérison s'accélérait. Tu ne savais plus ce que c'était, d'être douillet. Et parfois, juste par curiosité, tu aurais aimé. Être comme les autres.

Et tu trouvais à te plaindre alors que ce garçon, en face de toi, avait perdu la vue. Et tu trouvais à te plaindre quand à ton don qui toi, ne faisait qu'arranger ta vie. Quel était le sien ? S'il était ici, c'est qu'il en avait un. Dimitri ne se souvenait pas, à l'époque de leur amitié, l'avoir surpris en train de faire un truc bizarre. Son don ne s'était surement pas manifesté. Ils étaient jeunes. 10 ans à tout casser. Dimitri venait tout juste de perdre sa mère, à cette époque. Tout juste de survivre à un accident de voiture qui aurait dû le paralyser à vie. Et pourtant. Tu aurais volontiers dit que c'était la bonne époque si l'occasion s'y était prêtée. Insouciance, loin de toute idée malsaine, de toute idée farfelue, loin de ce que tu étais devenu. « Je n’ai jamais pu te dire une chose Dimitri. Merci d’avoir été mon ami pendant ces trois mois. » Cette phrase pourrait paraître simple. Anodine. Mais Dimitri baissa les yeux immédiatement. Les mercis qui frappaient, c'était pas son fort. Mais avait-il jamais été son ami ? N'avait-il simplement jamais è dans un but uniquement égoïste - cherché à s'éloigner de ses problèmes en jouant simplement avec cet enfant qui était en face de lui ? Le besoin de se sentir important aux yeux de quelqu'un ? Indispensable comme une mère ne peut se passer d'un enfant ?

C'était le genre moment dans lequel Dimitri se sentait immédiatement mal à l'aise. Peut-être que c'était trop sincère pour lui, ou trop touchant, ou trop niais, au choix, il n'empêche qu'il ne sut pas quoi répondre. Pas tout de suite. Avant de sourire, de nouveau. « On en a tiré profit tous les deux. Je pense pas qu'il y ait besoin de remerciements, du coup. ». Et voilà. Tout ce que tu avais trouvé à répondre. Caché derrière ce masque de bronze, derrière ce masque de plâtre, figé, tu avais parlé des profits, de ce par quoi tu voyais la vie. Peut-être que dans d'autres circonstances, dans une autre vie, tu lui aurais répondu quelque chose de plus poétique, de plus touchant, de moins impersonnel. Mais voilà. Tu n'avais plus le droit à ce genre de comportement. Plus depuis que tu avais un nouvel objectif, plus depuis que Geoffrey faisait parti de tes amis, plus depuis que les Winterhoods t'avaient accueilli. « C'était rien. » finis-tu par rajouter, peut-être parce que tu t'étais senti trop inhumain le temps de quelques secondes. Tu avais eu le sentiment d'être comme Geoffrey, ou comme Gabriel, sans coeur, perdant toute humanité. Tu ne voulais pas être comme eux. Pas aussi froid, pas aussi superficiel, pas aussi hautain. Et pourtant, ce message à double sens était le pire de tous.

Kilian tu ne l'avais jamais vraiment oublier sans jamais vraiment penser à lui. Il avait été un camarade auquel tu avais été très attaché, mais comme tout, tu n'avais jamais eu d'attache, jamais eu un sentiment assez profond pour rester avec lui, pour continuer à le protéger. Il avait grandi sans toi, tu avais grandi sans lui, tu avais changé, tu l'avais rencontré elle, après. Tu t'étais fait d'autres amis, tu t'étais intégré dans une nouvelle école, dans un nouveau parc, dans une nouvelle bande. Tu n'avais plus jamais pensé à lui, ta tante ne l'avait jamais évoqué, normal, tu ne lui en avais jamais parlé. Il n'avait rien été dans ta vie. Personne ne savait qu'il avait été ton ami, pas dans ton entourage. Pour les autres, il n'avait jamais existé avec toi. Aucune preuve qu'il avait été ton ami, aucune preuve que tu l'avais connu, à part quelques souvenirs, à part quelques flashs dont tu ne te souviens que très peu. A part lui, qui te parlait, lui, qui se souvenait. Il était le seul témoin de ta vie d'avant, un des seul à t'avoir connu comme tu ne le seras plus.

Toujours solitaire, toujours seul et pourtant toujours entouré. « Désolé de ne pas avoir pu te dire au revoir quand tu es parti. ». Dimitri cette fois, soupira, un soupire qui semblait venir du fond du coeur. « Je suis le seul à blâmer pour ça. Si j'avais voulu te dire que je partais, on se serait surement dit au revoir. Pas besoin de t'excuser pour rien. » Et c'était vrai. Tu n'avais pas voulu. A l'époque, pour ne pas lui faire de peine, juste pour disparaître, comme si tu avais été un ange gardien qui l'avait aidé à trouver sa voie. Mais LOL Dimitri, à aujourd'hui tu es conscient que tu n'étais qu'un lâche qui n'avait pas osé annoncer à un ami qu'il partait. Lâche que tu es toujours - précisons le. Et le pire dans tout ça, c'est que tu ne t'en voulais pas, pas le moins du monde, au contraire, cela ne faisait pas parti des choses que tu regrettais. Ça avait été plus facile ainsi, plus aisé pour tourner une page - du moins de ton côté, et c'est ce qui t'avait toujours importé. Toi, toi et encore toi. Et maintenant qu'il était en face de toi, tu étais mal à l'aise. parce que tu avais peur de voir les conséquences que ton départ avait pu avoir.

Tout était - toujours avait toujours été plus facile sans savoir. En disparaissant simplement, sans laisser de trace, sans laisser de photos, sans laisser quoi que ce soit qui puisse rappeler ton existence ou l'existence d'autrui. Tu passais et tu disparaissais. Tu te faisais des amis superficiels et tu partais. Les nombreux déménagements ne t'avaient apporté que ce genre de comportements puérils. Même ici, alors que tu savais que tu allais rester, tu n'arrivais plus à t'attacher. Et tu en culpabilisais, parfois, quand tu y pensais, seul dans ton lit, seul sur la pelouse, seul. « Je suis content de te revoir, Dimitri. » Et tu souris. Comme tu le faisais toujours. Comme tu le ferais toujours. « Moi aussi, Kilian. Ca fait quoi maintenant, 8 ou 9 ans ? Ehe, je suis toujours plus grand que toi ! » Un mensonge sur un changement de sujet. Tu avais la frousse de le retrouver. Bien sûr, ça te faisait plaisir, de le voir, savoir qu'il était vivant, tout ça, mais tu aurais préféré que lui ne te voit pas. Que lui ne sache pas que tu étais là. La taille. Un sujet sur lequel tu le charriais souvent. Tu avais un an de plus, peut-être deux, tu étais plus grand à l'époque, forcément. Tu attrapas la main couverte d'un vêtement de Kilian pour lui faire toucher ton crâne et lui montrer votre différence de taille. « Là, tu vois ! J'ai au moins cinq centimètres de plus ! ». Non le pire, c'est que tu en étais fier.



Je fais vraiment pas avancer le RP, j'me sens un peu conne... J'ai eu du mal à l'écrire, pas très inspirée, j'essaierai de me rattraper. Wink
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MessageSujet: Re: Souvenirs étrangers [PV KIKIIII]   Souvenirs étrangers [PV KIKIIII] EmptyMer 3 Aoû - 2:35

    A chaque de tes phrases, il avait trouvé quelque chose à y répondre. Il n’avait pas vraiment changé mais quelque chose était différent. Dans sa voix ? Dans ses mots ? Dans ses regards que le jeune aveugle sentait fuyant, presque autant que ses mots ? Le temps avait passé, l’eau coulé sous les ponts comme on dit. Tu le savais bien. Et pourtant, vivre avec le regret des non-dits, de tout ce que tu avais ravalé, tu n’en voulais plus. Mais n’était-ce pas agir égoïstement que de forcer autrui à devoir assumer tes mots. Des mots lourds. Des mots qui font réfléchir.

    Tu n’avais pas changé. Tu étais toujours aussi maladroit, dans registre différent. Tu trébuchais toujours sur des obstacles. En quelques phrases, tu avais eu cette réaction. Une réaction d’avant. La réaction de l’enfant pour qui le monde est effrayant quand il est inconnue. L’enfant pour qui, la présence d’un ami est plus vitale que l’eau ou l’air. Ou la vue. Et pourtant, tu t’en rendais comptes. A chacune des réponses de Dimitri. Chacun de ses mots sonnaient peut-être dur ou distant pour d’autre. Et pourtant.

    Dans ta mémoire, chaque souvenir de cette époque était frais. Une douce époque d’innocence, de croyance en l’éternelle et d’invincibilité. Tu pensais que les choses resteraient immuables et faisant face à un changement radical, brutal, tu avais comme fait une pause dans ton esprit. Comme si une partie de toi avait voulu garder intact tout ce que tu avais apprit, ressentit, éprouver. Tu n’étais pas naïf. Tu avais même été surpris qu’il se souvienne. Tu n’avais été qu’une étape dans sa vie tout comme il l’avait été dans la tienne mais pourtant. Des étapes, il avait surement du en passer d’avantage par la suite, pendant que toi, comme toujours, tu faisais à ton rythme.

    Une partie de toi était encore l’enfant qui s’accrochait à la main qu’on lui tendait et l’autre avait grandit. L’autre savait que tenir encore cette main n’aboutirait qu’à une chose : la chute.
    Dimitri était le même, en surface, d’un premier coup d’œil, c’est ce que tu avais pensé. Mais il y avait comme un défaut. Une brèche. Une chose qui n’était pas là avant. Le poids du temps. Ou bien quelque chose de plus lourd. Ton ventre se noua. Le poids des choses, le poids d’un acte, d’un péché, d’une erreur. Lorsque tu regardais en toi, tu l’avais aussi. Le poids d’une chose à oublié, le poids d’une chose qui te colle à la peau. Un souvenir. Un autre rire. Une autre main. Un autre lien.

    « Ca fait quoi maintenant, 8 ou 9 ans ? Ehe, je suis toujours plus grand que toi ! »

    8 ans, peut-être un peu moins, le compte n'était pas loin. Kylian, tu te souvenais sans mal de l'âge que tu avais. Quand tu t'es retrouvé seul. Avec seulement Aly pour famille.
    Certaine chose ne changeait pas. Tu avais toujours été plutôt chétif. Même quand il s’agissait de ta taille, tu avais un poil de retard sur les autres. Ce n’était pas vraiment un complexe pour autant. Tu n’avais jamais vraiment eu l’envie ou le besoin de te comparer aux autres. Jusqu’à il y a quelque jour, tu ne savais même pas à quoi tu pouvais ressembler. Et puis, ne dit-on pas que "ce n’est pas la taille qui compte" ? Ah moins qu’il ne s’agisse d’une question de contexte.

    Quoiqu’il en soit, tu restas fidèle à toi-même, imperturbable… jusqu’à ce que Dimitri attrape innocemment ton poignet pour poser ta main sur sa tête. D’un même mouvement, tout ton corps se raidit d’un coup et tes doigts tentent comme ils peuvent de s’accrocher aux tissus de ton haut. Tu as peur. Tu sais que Dimitri est loin d’être un anonyme que tu toucherais par mégarde. Tu sais ce que tu risques et ce qu’il risque lui aussi. Tu dois te défaire mais cette peur t’enchaine.

    « Là, tu vois ! J'ai au moins cinq centimètres de plus ! »

    Tu n’écoutais qu’à moitié. Ton bras crispé, tu ne savais pas comment tu devais réagir. Tu aurais pu te dégager rapidement mais cette main qui tenait ton poignet, comme prisonnier de ce souvenir d’enfance, tu n’arrivais pas à savoir comment t’en défaire. L’hésitation. Et si dans un mouvement brusque, tu finissais par produire ce que tu essayais d’empêcher ? Mais la raison finit par l’emporter sur tout le reste alors qu’un peu brusquement, tu te dégageais de la main amicale de Dimitri, ramenant ton bras contre toi, la tête basse. Ce n’est qu’en le sentant contre toi que tu réalisas à quel point ce bras tremblait.

    « … ne me touche pas. »

    Quelle folie. Rien n’était plus comme avant. Les joies des retrouvailles, que tu n’avais que réussis à exprimer que par quelques phrases maladroite et suintant de trop vieux sentiments, t’avais fais oublié le reste. La raison de ta présence ici. Ce qu’ils appelaient un don. Ta malédiction. Tu avais faillis refaire la même erreur. Tu aurais pourtant du t’en souvenir. Te souvenir que la distance que tu avais mise entre toi et les autres n’étaient pas un simple caprice. Une nécessitée.
    De la distance. Par reflexe, à cette simple pensée, tu marquas un léger mouvement de recul. De la distance. Ta manche avait glissé de ta main, découvrant ton poing fermé. Tu devais mettre de la distance. Même avec ceux qui comptaient. Surtout avec eux. Sinon, Dimitri finirait comme elle. Ton regard creux sembla devenir moins précis, comme si tu t’étais décidé à ne plus voir autour de toi. Tu ne voulais pas voir l’incompréhension ou quoique se soit d’autre qui se serait installer chez Dimitri. Tu ne voulais pas mais pourtant, tout te parvenait, sans que tu ais le choix. Comme toujours. Assaillis par ce monde. De la distance. Tu dois mettre plus de distance.

    Mais, comme si quelqu’un quelque part se riait de te voir trébucher, ton pied glisse. Ca aurait été sans conséquence si tu ne subissais pas encore les contre coup de la vengeance d’Edward.
    Tu trébuchais, comme l’enfant maladroit que tu n’étais plus, devant l’ami d’enfance que Dimitri avait été. Les choses changent mais restent les mêmes sans qu’on le veuille parfois.
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MessageSujet: Re: Souvenirs étrangers [PV KIKIIII]   Souvenirs étrangers [PV KIKIIII] EmptyVen 19 Aoû - 17:33

    Et tu ne savais toujours pas comment te comporter. Alors tu jouais au con, si peu naturel, si peu toi-même. Si peu que lui-même ne te reconnaîtra surement pas lorsque tu lâcheras ce bras. Il ne te reconnait déjà plus. Tu sais que tu as perdu tes moyens. Tu sais que tu as perdu. Ton masque est flagrant pour ce qui t'ont connu, pour ceux qui t'ont déjà vu. Il est juste imperceptible pour ceux qui ne te connaissent pas, ceux qui ne font que jouer avec toi. Mais tu continues, désespéré, à te cacher. Combien de temps tu y arriverais ? Trop peu, tu le savais. Kylian t'avait déjà cramé. Tu étais foutu. Tu avais perdu. Cette partie ne s'était jouée qu'en quelques minutes. Et pourtant, tu tentes, une derninère fois, d'être quelqu'un d'autre, de ne pas être toi, pas avoir lui, pas aujourd'hui. Tout en étant conscient que jamais tu ne réussirais à t'améliorer.

    D ; « Là, tu vois ! J'ai au moins cinq centimètres de plus ! »
    A ; « … ne me touche pas. »


    Un creux. Un vide. Et ça ne devrait rien te faire, de sentir cette main se dégager, un peu trop brusquement. Et ça ne devrait rien te faire, de le voir te parler si sèchement. Et pourtant. Tu n'es pas habitué. Tu ne veux pas de cette distance entre vous. Tu ne t'estimes même plus son ami, tu ne t'estimes plus rien pour lui. Et pourtant. Tu as senti cette boule hurlante dans ton ventre, la surprise haletante t'envahir comme un sentiment. Ces mots t'ont touché sans que tu ne puisses faire quoi que ce soit, alors tu te dis "Mais oui, c'est juste l'effet de surprise". Alors tu te dis "ce n'est rien", "on a changé, on a d'autres amis, d'autres centres d'intérêts". Mais au fond tu n'y crois pas. Ton ancien ami ne t'aurait jamais fait ça. Kylian ne ferait jamais ça. Alors tu le regardes s'éloigner, surpris, sans rien dire, sans le retenir. Tu le regardes reculer, tu culpabilises, tu te dis que vous avez changé. Tu te dis que vous ne devez plus vous parler. Un passé créé, un passé changé. Tout pour vous séparer, tout pour vous rapprocher. Tu tends un peu ta main vers lui, comme si tu voulais le retenir, et tu finis pas la laisser tomber le long de ton corps. Vous n'êtes plus les enfants d'auparavant. Vous n'êtes plus amis. Vous n'êtes plus rien.

    Et au fond, tu es désolé. Par toi même, par ce que tu es. Tu penses qu'il te rejette, que tu le dégoûtes. Tu te dégoûtes toi même, à vivre dans ces mensonges, dans cette personnalité qui ne t'appartient pas. Tu te dégoûtes à ne pas être toi, ne pas rire comme tu le voudrais, ne pas t'amuser comme tu le devrais. Mais tu continues, et tu continueras. Par fierté, pour te cacher, pour dissimuler ces pêchers, pour ne pas trop culpabiliser. Ne pas t'en rendre compte, ne plus en pleurer. Il n'a fait que réagir de la même façon que le monde le devrait, s'ils savaient. S'ils te connaissaient. Rejet. Dégoût. Déception. Tu n'es rien face aux autres. Une petite merde parmi tant d'autres. Et tu t'en contentes. Et tu n'y fais rien. Alors oui, a la finale, il a raison de te rejeter, de ne pas vouloir te toucher. Tu n'en vaux pas la peine. Tu n'en vaux plus la peine. Ton passé t'a rattrapé, il te rattrapera toujours. Ne culpabilise pas, pas encore, cela ne fait que commencer, ton mauvais quart d'heure n'est pas passé.

    Tu laisses tomber le masque. Quelques secondes. Tu es triste, il ne peut pas le voir, de toute façon. Tu souffres, tu es perdu, le temps de quelques secondes, il ne peut pas le voir de toute façon. Tu n'avais aucun espoir d'être encore proche de lui, et pourtant ces mots t'avaient touché. A ta surprise, surement à la sienne, à une surprise commune qui étreint ton coeur meurtri. Preuve de ton passé oublié, preuve de ton passé à regretter. Alors tu le regardes une dernière fois, et alors tu te précipites avant qu'il ne touche le sol. Trébucher. Ca ne t'étonnait même pas de lui. Tu n'avais pas à l'aider, il t'avait demandé de ne pas le toucher. Tu étais allé l'aider avant qu'il ne tombe, tu avais attrapé son poignet avant qu'il ne finisse au sol. Il allait t'en vouloir encore un peu plus, alors tu le regardes, quelques instants, puis tu le tires vers toi pour le relever complètement et tu t'éloignes d'un pas. En fait, tu l'aurais juste laissé tomber si tu ne lui devais rien. Enfin, tu ne lui devais rien, en apparence. Tout ce faisait au plus profond de toi, dans ce que tu ne révélerais jamais.

    D ; « Tu as déjà oublié que les ordres et moi on s'entendait pas ? »

    Tu l'as touché, tu l'as aidé, tu l'as rattrapé. Et c'est quelque chose qui vient de toi. Et c'est quelque chose qui te fait sourire, alors que s'il avait pu voir, il aurait aperçu le clin d'oeil que tu faisais à ses yeux vides. Et un sourire sincère s'affiche sur ton visage. Alors que quelque chose d'autre se passe. Alors que depuis longtemps, tu te permets enfin d'être toi.
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MessageSujet: Re: Souvenirs étrangers [PV KIKIIII]   Souvenirs étrangers [PV KIKIIII] EmptyVen 19 Aoû - 21:56

    Un schéma devenu une habitude. Si désireux de ne pas voir ce qui tu avais pu déclencher par ton refus de contact avec celui qui avait été un ami si précieux, tu avais finit par t’éloigné du monde. De chaque élément. De la pelouse humide. Tu te renfermais à nouveau dans l’obscurité la plus complète. Tu ne voulais plus entendre, voir tel que tu en étais capable. Et tu avais parfaitement réussit. Tu avais réussis à revenir presque 7 ans en arrière. Et comme pour souligner, tout recommençait.

    Mais tu n’avais plus 9 ans. Tu n’avais plus que ta maladresse pour défaut. Tu avais ça. Cette chose qui restait tapit dans l’ombre. Ce don détestable plus sournois qu’un serpent que tu détestais. Ton équilibre se perdait et tu priais. Tu priais pour que la chute vienne, tu te moquais d’avoir mal, tu te moquais de sentir l’écho des coups du Winterhoods jaloux. Tu voulais juste ressentir le choc, être rassuré d’avoir mis suffisamment de distance. Une distance qui te distordait l’estomac. Une distance que tu méprisais autant que ce qui t’obligeais à la mettre en place. Douloureuse mais vitale. Haïssable mais nécessaire. Ta croix à portée. Tu priais pour avoir blessé légèrement celui qui était ton ami, juste assez pour qu’il te laisse choir, pour qu’il ne le soit pas d’avantage.

    Tu avais prié si fort, en silence, les paupières serrées. Tu avais vraiment fait de ton mieux. Et pourtant, les choses changent mais restent les même. Avant même de sentir la gravitée faire son œuvre, des doigts entourèrent ton poignet. Une main se referma sur ta peau. Tu n’as même pas le temps de tenter de t’en défaire qu’il est déjà trop tard.

    L’odeur. Une odeur de wisky. Ou autre chose. Une odeur d’alcool sans le moindre doute. Ça t’entoure, ça t’enserre, ça te donne envie de vomir. Te rend malade. Même pas le temps de l’être que te voilà déjà assaillis par les flash. Un point rouge. Comme si une camera se braquait sur toi. Un regard. Le verre d’alcool. Une enfant. Des larmes. Des sons. Des pleurs. Le craquement des os. Tu n’en peux plus. Tu veux que ca cesse. Cette douleur. Cette peur. Ce sentiment de dégout que tu as déjà expérimenté à travers les yeux d’une autre. Et puis finalement le vide.

    Le vent frais à nouveau. Tu entends vaguement Dimitri te parler, comme s’il était loin, si loin. L’odeur de l’herbe revient mais pourtant, tu as toujours l’écho de ce contact. De ta vision. Comme la réplique d’un séisme. La respiration courte, qui pourrait surement s’expliquer par la peur de la chute d’un avis extérieur. Et pourtant, cette odeur, ces images, ce sentiment te hante. Tes yeux s’écarquillent avant que tu ne plaques ta mains contre tes lèvres, saisit d’un haut le cœur. Tu aurais préféré t’évanouir. Perdre connaissance. Pourtant, tu es toujours conscient. Tu as toujours là. Tu sens l’humidité sur tes genoux qui reposent dans l’herbe. Tu ne t’es même pas sentit glisser au sol. Surement parce que tu as l’impression de sombre. Mais ce n’est pas toi qui sombre. C’est lui. Il sombre. Lui qui sourit. Qui rit. Qui sonnait faux. Maintenant tu sais. Il sombre. Tu ne le sens pas, mais des larmes glissent sur ta peau pâle alors que tu t’efforces de ne pas être malade.

    Ta main que tu n’as pas plaquée sur ta bouche pour contenir ton malaise se pose sur le sol. Tes doigts accrochant les brins d’herbes. Tu n’arrives à rien dire. Tu ne sais pas quoi dire. Pourtant, tes lèvres remuent seules. Comme si ta pensée avait besoin de s’exprimer. Comme si elle avait besoin de se dissocié de tout ce qui remplissait ta tête et qui ne t’appartenait pas. « Pas encore… pas toi… ». Tu trembles. Y aurait-il quelque part l’un de ses dieux sadique des tragédies grecques qui riait de tout ça? Comme écraser tout ceci, tu avais envie de demander. De crier. De savoir. Pourquoi? Pourquoi est ce qu’il fallait que ca arrive encore? Pourquoi encore une personne importante qui avait été brisé? Quelqu’un de si…

    Le sourire de cet homme. Comme gravé sur ta rétine aveugle, un filigrane se superposant à ton obscurité. Par-dessus le dégout, par-dessus la douleur, par-dessus la tristesse. La colère. La haine. Une chose que tu maitrises si peu. Que tu ignores. Et qui reste au fond de toi. Comme pour elle. Des pleurs. Tu ne comprends pas. Pourquoi les hommes sont-ils si hideux? Tu n’arrives plus à réfléchir. Trop de choses se bousculent en toi. Des choses qui t’appartiennent. Des choses qui appartiennent à Dimitri. Des choses qui lui appartiennent à elle.

    « … ne disparait pas comme elle… »

    Un murmure. Un souffle. L’as-tu pensé ou l’as-tu dit ? Toi-même tu ne sais pas. Ton envie de vomir s’estompe, ta douleur et ta colère avec. Tu le sais. C’est quelque chose qui appartient au passé. Tu ne peux rien y faire. Cet homme. Tu l’aurais peut-être tué de tes propres mains. Tu ne t’en sais pas capable. Tu ignores que tu saurais capable. Qu’il en serait capable. Lui. Toi. Pour elle. Pour elles.

    Tu restes essoufflé, agenouillé dans l’herbe. Incapable de te redresse. Tu trembles encore. Incapable d’expliquer. Incapable d’empêcher ce gout salé dans ta bouche. Sur tes doigts qui la couvre. Cette eau qui baigne malgré toi tes joues. « Tu as toujours été trop sensible petit frère ». Ta sœur à toujours raison.
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MessageSujet: Re: Souvenirs étrangers [PV KIKIIII]   Souvenirs étrangers [PV KIKIIII] EmptyMar 6 Sep - 21:07

    Tu es tombé à genoux en même temps que lui. Et tu n'as pas su réagir. Tu n'as pas quoi su faire alors que tu ne sais même pas ce qu'il s'est passé; Alors que juste il n'était plus là. Tu n'as pas eu peur Dimitri. Non. Immortel, tu en as presque oublié que la vie des autres étaient à chaque secondes en jeu. Presque oublié que la vie avait une valeur. Qu'une personne n'était pas basée que sur ce qu'elle avait vécu, mais aussi sur sa peur d'affronter l'inconnu. Et tu ne peux que le tenir par les épaules, lui qui a perdu ses couleurs, lui qui est ailleurs, lui que tu ne comprends pas. Un malaise, peut-être, ou quelque chose de semblable, comme ça, soudain. Ou quelque chose d'un peu moins commun. Tu n'en sais rien. Tu ne sais jamais rien; Et tu te sens inutile, comme d'habitude, ou à ton changement, tu ne peux rien faire pour lui. Le secouer ne t'amène à rien, il ne réagit pas, ne parle pas, de bronche pas; Et tu regardes autour de toi, de l'aide, quelqu'un, mais rien, pas un, pas un pour venir t'aider. Livré à toi même, tu ne vois pas la panique arriver. Tu ne vois que le problème qui s'impose à toi : Comment l'emmener à l'infirmerie. Juste parce que tu ne comprends pas, tu ne vois pas que les autres sont susceptibles de mourir. Mais il finit par ouvrir ses yeux vides, ses yeux sans vies, sur toi, sur l'herbe. Et tu te demandes ce qu'il imagine, ce qu'il voit au toucher, ce qu'il sait. Mais tu n'as pas le temps de t'attarder sur ce genre de pensée, Dimitri, pas maintenant.

      Dimitri ; Kilyan ? Tu survis c'est b...
      Kilyan ; Pas encore... Pas toi...
      Dimitri ; Euh... Si. Tu vas me supporter encore un peu gars, au moins jusqu'à l'infirmerie histoire que tu retombes pas dans les pommes où ton monde parallèle flippant. Sérieux, t'es tombé d'un coup, ça m'a surpris, j'savais même pas quoi faire, un peu comme les mamans qui se retrouvent devant leur premier gamin tu vois. Mais t'sais, c'était un peu j'sais pas, enfin bref, je euh.
      Kilyan ; ... Ne disparait pas comme elle ...


    Et tu t'arrêtes soudain de raconter de la merde alors que ton sourire s'efface juste un peu. Un tout petit peu. Juste parce que tu vois qu'il ne va pas bien, à sa façon d'être. Qu'il s'est passé quelque chose d'important, quelque chose qui te dépasse. Et au fond, tu sais qu'il ne dit pas "encore toi" pour que tu t'en ailles. Tu sais qu'il s'est passé quelque chose. Tu comprends que tu aurais du éviter de le toucher. Juste. Parce que de la peur peut se lire dans tes yeux. Parce que. Maintenant tu comprends. Pourquoi ces souvenirs te sont revenus tout à coup. Pourquoi. Pourquoi "pas toi". Et tu lâches immédiatement ses épaules, comme s'il était devenu un démon, comme s'il t'avait soudain dégoûté. Tu n'essayes plus de détendre l'atmosphère Dimitri, parce que tu comprends, juste qu'il a vu. Un moment de ton passé, et tu redoutes de savoir lequel. Tu supposes. Dans une école de don, que c'est tout à fait la chose la plus probable qui se soit passée. Et tu détournes le regard, tu es blessé, découvert, tu es nu. Qui que ce soit, "elle" avait disparu. Pour une raison bien précise, parce qu'il l'avait déshabillée, parce qu'il l'avait mise à nu. "Elle" aussi devait avoir un passé dur à porter, alors que ton sourire s'est totalement effacé. Alors que tu fixes un point invisible sur ta droite, le plus loin possible, alors que tu essayes de contenir la colère que tu sens monter. Ou plutôt la peur, que bien évidemment, tu risques de transformer en colère, pour te couvrir, parce que toi, tu es Dimitri Morstorm.

    Et Dimitri Morstorm n'est pas n'importe qui. Dimitri Morstorm a été tellement de personnes que tu ne sais même plus qui tu es. Surement un mixte de tous ceux là, mais surement pas celui qui sourit, surement pas l'ami qu'on connait ici. Pas tout de suite. Pas maintenant que tu n'oses même plus affronter des yeux aveugles, accroupis dans cette herbe, comme si la fin du monde venait d'arriver. Et au fond tu te dis que tu n'es plus seul. Mais ça te terrifie, surement encore plus, parce que tes sourcils se froncent, parce que une larme perle tes yeux alors que tu n'arrives pas à t'en débarrasser. Parce que Dimitri Morstorm est démasqué. A une personne. Peut-être au monde entier. Et tu ne lui réponds pas. Tu voudrais disparaître. Aujourd'hui, à jamais, tu voudrais t'en aller, à un endroit où personne ne te connait, à un endroit où tu t'estimeras en sécurité. Tes yeux finissent par se baisser. Sur la pelouse verte d'été, sur la fraîcheur de cette nature ensoleillée. Et tes sourcils se froncent, pour désapprouver, tout et rien, tout ce que tu vis et ce que tu ne vis pas, pour te rappeler que c'est la réalité et que tu ne t'en réveilleras pas. Pas cette fois. Tu ne t'en sortiras pas. Pas encore. Et deux options s'ouvrent à toi. Tout ravaler, et sourire, t'enfoncer dans ce mensonge révélé, montrer que ce passé ne t'atteint plus ou montrer qu'il t'atteint trop pour que tu arrives à y penser, les deux ne font qu'un. Ou bien, juste te révéler, te montrer. Juste, y aller.

      Dimitri ; Qu'est-ce que t'as vu ... ?


    Un simple murmure. Une simple demande, dont tu n'arriveras pas à attendre la réponse trop longtemps. Pas assez longtemps. La peur t'envahi, tes membres se figent. S'il sait ce que tu as fait, s'il voit ce que tu es, s'il comprend le monstre que tu es, tu ne lui pardonneras jamais. Tu ne te pardonneras jamais. De l'avoir touché, de juste l'avoir éfleré, pour une broutille, pour une futilité dont tu te serais passé. Et tu as peur. Peur de savoir, autant que tu as peur de ne pas savoir. Et tu l'attrapas par le col, et tu te décides à fixer son regard vide du regard le plus meurtrier. Parce que oui. Tu t'impatientes.

      Dimitri ; QU'EST-CE QUE T'AS VU, HEIN ? !


    Et tu veux lui foutre ton poing dans la gueule. Tu veux te venger. Tu veux lui faire oublier. Mais tu le vois; Tu sais qui il est, et ton regard se fait plus doux, et tu relâches la pression de son col. Tes bras tombent le long de ton corps. Et tu finis par te relever, parce que tu es incapable de lui déformer sa tronche, parce que tu te souviens du pourquoi tu es venu lui parler. Du pourquoi tu étais à ses côtés. Pour le protéger. Lui qui n'a jamais eu les mêmes capacités que les autres, lui que tu n'as pourtant jamais pris en pitié. Lui que quelques serpentards s'amusaient à embêter quelques minutes plus tôt. Juste, lui. Alors doucement, doucement tu te laisses tomber en arrière, tu te laisses t'asseoir dans cette herbe, doucement, doucement tu fais tomber la pression. Et tu attends cette réponse. Et c'est un ordre qui sonne comme une supplication, un ordre donné dans un chuchotement. Juste, une demande, faite à un ami.

      Dimitri ; Réponds moi.
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Kylian A. Kinai

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MessageSujet: Re: Souvenirs étrangers [PV KIKIIII]   Souvenirs étrangers [PV KIKIIII] EmptyMar 6 Sep - 22:55

[[ Je... Pardon "orz J'ai pas pu résister à l'envie de te répondre immédiatement! PREND TON TEMPS pour répondre, je sais qu'avec la rentrée et tout ;; TA RÉPONSE ÉTAIT SUBLIME! ATTENDRE UN MOIS POUR VALAIT PARFAITEMENT LE COUP! ]]

    Et tu le sens. Il s’éloigne. Il recule. Ton cœur se serre, comme ta main sur le gazon. Tu courbes un peu plus l’échine, incapable de faire face autrement à ce silence. Tu le sais bien. Dimitri est très loin d’être quelqu’un d’idiot. Il a compris. Surement. Sans doute. Il avait compris. Et il te fuyait. Il te détestait. Tout ça pour rien. Encore une fois. Un cercle vicieux. Tu aurais du le prévenir. Lui dire clairement. Tu aurais du commencé par ça. Tu le savais. Tu t’étais à nouveau perdu dans des phrases inutiles. Des choses pour lesquels tu étais nul. Des remerciements. Des excuses. Pourquoi ? Pour ça. Pour finir comme ça.

    Doucement, tu le sens. Quelque chose monte. Tu entends les battements de son cœur. Trop rapide. Presque arythmique. Peur. Colère. Sa respiration prend doucement de l’allure. Comme s’il tentait de contenir. De se contenir. De la colère. Tu ne le vois pas. Pourtant tu le sais. Tu es certain que si tes yeux pouvait voir, ca serait le dégout qui s’afficherait sur ce visage autrefois si souriant. Autrefois. Il y a si longtemps. Avant qu’il soit brisé. Avant que tu deviennes ce monstre. Avant que ce don ne se manifeste complètement. Cette malédiction. Ce serpent qui mordait trop fort ceux qui s’approchaient trop près de toi. Comme un ami jaloux. Un ennemi trop appliqué. Quelque chose que tu méprisais. Sans pouvoir t’en défaire.

    « Qu'est-ce que t'as vu ... ? »

    Ta gorge se noue. Incapable de prononcer le moindre mot, tu restes là. A fixer le sol. De tes yeux vides. Incapable de voir. Voir le véritable monde. Tes yeux uniquement capable de voir l’obscurité dans les cœurs. De voir ce que personne ne doit voir. Ce que tu as vu ? Le plus sombre de ses secrets. Mais pas seulement. Tu l’as vécu. Comme si c’était toi. Tu as encore la douleur sur tes doigts. Cette odeur dans le nez. Ces pleurs qui résonnent à tes oreilles. Comme un vague écho alors que tu as repris pied dans la réalité. Mais toujours là. Alors, que pourrais-tu lui répondre. Tu as vu, avec ses yeux, des choses que tu ne voulais pas voir.

    Et soudain, tu redresses la tête, agrippé par le col. Ses poings serrées sur tes vêtements, tu les sens trembler de colère. D’impatience. Alors qu’il te hurle à nouveau sa question. Alors que tu restes à nouveau incapable de prononcer le moindre mot. Encaissant cette colère. Tu n’arrives pas à savoir. Ce qui est le plus dur. Cette haine ou sa réaction à elle. La fuite. Et pour une fois, ton visage exprime. Comme si les traits de ton visage tentaient de se souvenir comment faire. Ce n’est ni de la pitié. Ni du dégout. Simplement de la tristesse. De la douleur. Pas physique. Une douleur qui ne se guérit jamais. Celle de ses blessures que les plus grands médecins ne parviendront jamais à atteindre. De celle qui atteigne l’âme. De celle qui trace une nouvelle balafre à chaque intrusion.

    Finalement, la respiration se calme. La tension diminue. Les mains se desserrent. Il s’éloigne encore. Tu voudrais le retenir. Mais tu le sais. Tu n’en as pas le droit. Parce qu’il te déteste. Parce qu’il te voit comme un monstre. Tout comme tu te détestes. Tout comme tu sais être monstrueux. Avec ce vice, voyeur, tapis au fond de toi. Il va partir loin. Disparaitre comme les autres. Ta mère. Et elle. Alors, lorsque dans un murmure. Une ultime supplication alors qu’il s’est laissé tomber assis sur l’herbe non loin de toi, il te demande une réponse, tu ne peux que lui donner.

    « Tout ce que tu n’aurais jamais voulu que quiconque vois. »

    Ta voix a tremblé. Et tu baisses à nouveau la tête, tes mains se crispant sur l’herbe à nouveau. Parce que tu lui dois ça. Parce que c’est la dernière chose que tu peux lui offrir maintenant. Avant qu’il parte. Qu’il te déteste. Et qu’il t’abandonne. Pour toujours. Lui aussi.
    Mais aussi parce que c’est lui. Parce qu’il te laisse t’expliquer. Expliquer. Parce qu’il est encore là. Et qu’il écoute. Blessé mais encore ici. Lui qui tu connais tant. Et si peu à la fois. Lui que tu voudrais garder toujours aussi proche tout en sachant que tu dois le laisser s’éloigner. Disparaitre. Une dernière fois, avant de devenir le démon qui aura violé son esprit, sa mémoire. Tu veux une dernière fois parler à ton ami. De façon maladroite. Oubliant cette boite et son couvercle fermé. Cette boite où tu enfermes tes émotions. Tous tes sentiments.

    « J’ai tout vu. J’ai tout vécu. Comme tu as pu le vivre. Avec tes yeux. Tes sens. Tes émotions. » Ta gorge se noue mais tu continues, même si ta voix déraille, même si elle tremble, même si elle faiblit. « Emi. Cet homme… Je… ». Et tu te mords la lèvre, arrachant quelques brins d’herbes. « Tu n’y ais pour rien. C’est lui. C’est… » La haine. Cette colère. Jamais tu n’as été aussi expressif. « … je crois que je serais capable de… je ne sais pas. Je le hais. Pour ce qu’il a fait. Ce qu’il vous a fait. Ce qu’il t’a fait. Je les déteste tous… »

    Toi si calme. Toi si neutre. Et pourtant, à chaque fois que tu y repenses. Il y a cette colère. Contre ces hommes qui usent. Ces hommes qui abusent. Qui salissent. Et qui continue de vivre alors qu’ils ont tué l’âme d’une autre personne. Qu’ils ont brisés. Qu’ils les ont brisés. Tapis au fond de toi, comme ton don. Attendant juste que tu ouvres la porte pour qu’elle file. Qu’elle filtre. Passant sur tes iris sombre, se posant comme un voile rouge, montrant au monde qu'elle est là, qu'elle brûle. Teintant tes yeux d'un rouge sang sans que tu le saches. Elle s’échappe de sa cache. Comme si tu oubliais la clé sur la porte par moment, une porte que tu prends pourtant tellement de soin à fermer.
    Et doucement, tu remets ce couvercle. Tu le dois. Parce que maintenant, tout ceci ne rime plus à rien. C’est trop tard. Pour lui. Pour eux. Pour vous. Même pour elle. Tes doigts se détendent et tu te redresses.

    « … tu me détestes, n’est-ce pas. » dis-tu, comme une évidence. Tu ne le demandes pas. Tu le sais. Et tu regardes ces mains. Tes mains. « C’est normal. Tu as raison. ». Combien de fois y as-tu pensé ? A simplement en finir avec tout ça. Parce que par moment, la solitude que tu as choisis. Celle dans laquelle tu t’es enfermé. Parfois elle t’est insupportable. Hantée de tous ces fantômes d’une vie qui n’est pas la tienne. De plusieurs vies. De tant de vie. Et pourtant, tu es toujours là. Parce que fuir n’est pas la solution. Ou parce que tu es lâche. Et tu lève ton regard vide vers lui. Ton estomac noué sur lui-même. Ta gorge serrée. Et tu ces quelques mots. Ceux qui régissent ta vie à présent. Toi qui est le même mais qui a pourtant tellement changé.

    « Protège-toi, Dimitri. Haïs moi. »

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MessageSujet: Re: Souvenirs étrangers [PV KIKIIII]   Souvenirs étrangers [PV KIKIIII] EmptyMer 7 Sep - 0:07

            Oh j'avais pas vu que j'avais mis si longtemps à répondre. Vraiment, je vois pas ce que tu lui trouves à ma réponse, elle est quelconque. Bref, merci, merci. Vraiment, ton admiration me fend le coeur fait plaisir. Very Happy EDIT DE FIN ; Tu noteras beaucoup de conneries écrites, et beaucoup de merde aussi. Je crois que c'est parce qu'il est tard et que j'ai tendance à écrire tout ce qui me passe par le cerveau. Je sais, je devrais éviter, mais c'est pas grave, en plus je me suis énervée toute seule contre Dimitri, bref, tu verras, ce RP a tellement la classe que même un Llama oserait pas cracher dessus. C'est dire. Et Hector, c'est Barbossa aussi, tu sais ! Bref. De pirates des caraïbes ! J'aime bien ce prénom. Mais mon poisson il s'appellera Francis quand même et mon chien Sergy. Voilà. Au moins j'aurais vite répondu. En 1heure quoiiii ! Et en plus mon RP est long, il raconte de la merde, et je fais rien avancer du tout. Décidément, la classe on l'a ou on l'a pas hein.


    Kylian ; « Tout ce que tu n’aurais jamais voulu que quiconque vois. »

Et tu fermes les yeux. C'était tout ce que tu ne voulais pas entendre. Tu attends sa réponse, la suite, les secondes te paraissent comme des minutes alors que le vent, frais mais encore agréable, comme à souffler sur le parc. Et tu te dis que merde. Ta vie ici est fichue. Que tu vas faire comme "elle". Que tu vas te casser, partir. S'il en dit quoi que ce soit. Non, il ne dira rien, tu crois. Tu crois parce que c'était, ou c'est, ton ami, parce que, parce que il n'est pas comme toi, il n'est pas du genre à se moquer. Parce que, parce qu'il vaut mieux que toi. Ça, tu le sais. Et tu sais aussi qu'il te doit bien ça. Que même s'il n'a pas les mêmes principes que toi, vous avez été amis, vous avez été compagnons, et il avait besoin de toi. Et c'est à ton tour, ton tour pour avoir besoin de lui. Pour le sentir avec toi. Te soutenir dans ton silence. Dans ton faux toi. Dans le film que tu inventes, dans ce jeu d'acteur merdique que tu joues. Et tu regrettes déjà de t'être énervé. Parce que ça n'en valait pas le coup, parce qu'une fois encore, tu n'as pas osé, aller jusqu'au bout, tu n'as pas osé, aller jusqu'à le taper. Parce que ton ancien toi, ou parce que toi, tu luttes toujours contre Hector. Hector, dirons-nous, est ton faux toi. Il fallait bien le nommer un jour ou l'autre, bref, j'arrête d'écrire de la merde et je continue. Donc, Hector, il te cache tous les jours de ce que tu es, et tu t'es révélé, peut-être au fond, pas par regrets, pas par colère, juste parce que tu savais, tu savais que là, il te connaissait, que maintenant, tu pouvais te libérer. Au moins à une personne. Et Hector rêve de liberté, faut-il croire. Hector, il veut te faire revivre, Dimitri.

    Kylian ; « J’ai tout vu. J’ai tout vécu. Comme tu as pu le vivre. Avec tes yeux. Tes sens. Tes émotions. Emi. Cet homme… Je… Tu n’y ais pour rien. C’est lui. C’est… Je crois que je serais capable de… je ne sais pas. Je le hais. Pour ce qu’il a fait. Ce qu’il vous a fait. Ce qu’il t’a fait. Je les déteste tous… »


Et tout le long, tu hoches de la tête. Doucement, surement, pour toi même. Il ne te voit pas de toute façon, et pourtant. Pourtant ce mouvement. Pour retenir. Retenir ces larmes qui montent. Ne pas souffrir de cette gorge qui se sert. Pourtant tu le sais Dimitri, que tu n'as plus assez de larmes pour pouvoir en verser, c'est ce que tu t'es toujours dit, Dimitri, alors retiens toi, encore un peu. Et pourtant, Hector, y a pas plus fort, Hector, il s'est évadé de ton corps. Les larmes ont fini par s'échapper alors que tu laisses tomber ton visage dans tes mains, pour te cacher, pour te cacher d'un aveugle, et du monde entier. A la finale Dimitri, c'est toujours le même parcours, se cacher, ne pas faire face, reculer, ne pas se montrer, fuir, parce que tu as peur ou que tu n'as pas envie d'affronter la réalité, et tu sais Dimitri, que la lâcheté entraînera ta perte. Tu le sais parce qu'elle l'a déjà fait. Parce que si tu t'étais laissé torturé Dimitri, tu serais surement beaucoup plus heureux, si tu t'étais laissé torturé et que tu n'avais pas cédé, tu serais surement encore avec Amy, à t'amuser, à rire dans votre quartier. Et tu n'as même pas pris la peine d'écouter ses consolations. Elles ne valent rien, ce que tu as besoin d'entendre, tu ne veux pas l'entendre, parce que tu es le coupable, tu ne veux pas d'excuses, parce que tu n'en as pas. Tu ne t'en es même jamais cherché. Et tu culpabilises, toujours autant, toujours tellement, et tu t'en voudras encore longtemps, très certainement, mais peu importe, c'est le seul châtiment que tu t'es trouvé, le seul qui puisse réellement te toucher. La culpabilité.

    Dimitri ; « ... Merde. Merde. Merde merde merde. Putain. »


Une larme. Un murmure. Pour toi. Parce qu'il n'y a rien d'autre à dire. Parce que ton jeu est fini, tu es balancé, tu es fichu, à blamer, à détester. On te connait, on t'a vu, un monstre, un homme qui ne mérite pas d'exister, de ceux à qui on devrait retirer la vie, tu en fais parti, tout comme Hector, de ceux qui ne méritent même plus un regard. Six larmes. Mais toi, tu y es condamné Dimitri, à le supporter, ce sourire, à les vivres, ses rires, condamner à respirer, à culpabiliser, juste à vivre sous cette apparence trompeuse. Avec le poids de ce passé. Nous noterons cependant la variété d'un vocabulaire très recherché dans tes dernières paroles, les seules qui te venaient à l'esprit. Les seuls que tu arrivais à formuler, dans tes sanglots cachés, dans tes sanglots à peine chuchotés. Colère ? Oui. Contre toi, toujours. A jamais. DIMITRI ! Un homme ne pleure pas. Ce sont des principes que l'on apprend à tous les petits garçons. Alors tu renifles, bien fort, parce qu'il y a beaucoup de morve à renifler, (Putain, il est 1h43, il faut m'excuser, j'écris vraiment de la big merde, mais voilà, tu me pardonneras) et tu regardes loin, pour sécher les larmes, pour oublier quelques instants tes pleurs, tes peurs. Pour faire le vide. Et ne plus rien ressentir. Renfermer Hector, renfermer la culpabilité, les souvenirs, les sentiments. Pour qu'il ne reste plus rien que Dimitri Morstorm de Synchronicity. Pour qu'il ne reste plus le délégué en chef souriant. Juste pour que tu arrêtes de chialer comme une mauviette.

    Kylian ; « Tu me détestes n'est-ce pas ? C’est normal. Tu as raison. »


Tu le détestes ? Non. La seule personne que tu détestes, c'est toi, et lui, il se prend la tête pour rien parce qu'au fond, tu crois, tu n'es pas sûr - tu n'es jamais sûr de rien, lâche - il souffre autant que toi. De devoir lui aussi vivre ça alors qu'il n'a rien demandé. Alors qu'il ne le mérite pas. Alors qu'il ne le voulait pas. Et tu souris, vite fait, tu te moques de toi même, parce que tu te dis qu'au fond, qui voudrait vivre ça ? Tu ne le souhaites même pas aux petits premières années des Summerers, tu dois être trop gentil. Trop bon pour vouloir le malheur d'autrui. Discriminer, pourquoi pas, humilier, c'est assez plaisant, assez pour faire pleurer les autres, assez pour te satisfaire de la merde que tu es. Mais. Dimitri. Jamais tu ne voudrais que quelqu'un d'autre vive ce que tu as vécu. Et tu comprends à peine - long à la détente quand les pleurs et la panique s’empreigne de toi, que veux-tu, c'est ce que j'ai décidé pour toi - qu'il l'a vécu lui aussi. Comme toi. Est-ce que ça fait qu'il l'a vécu lui aussi ? Non, pas vraiment. Il ne pourra pas en culpabiliser, il n'a pas fait le choix. Il a juste ressenti tes émotions sur le moment, peut-être vu la belle Amy, vécu cette erreur passée. Mais il ne l'a pas commise. Et tu es le seul à pouvoir en pleurer, le seul à avoir le droit d'en culpabiliser. Parce que c'est ton choix, ton passé, ton erreur. Et que même lui ne pourra pas comprendre ça, même après avoir tout vu, tout ressenti, toutes tes émotions du moment. Il n'imagine même pas que le pire est venu après, et est resté, jusqu'à aujourd'hui, jusqu'à demain, jusqu'à jamais.
    Kylian ; « Protège toi Dimitri, Haïs moi. »


Une phrase bizarre. Dimitri, tu trouves ça normal, tellement banal, ce que tu aurais fait, ce que n'importe qui aurait fait. Mais surement pas ce que n'importe qui aurait dit. T'éloigner de lui, maintenant, cela t'était impossible. Officiellement, pour le garder à l'oeil, pour qu'il ne dise rien, ne répète rien, pour qu'il garde ça pour lui. Mais Hector sait très bien - Et toi aussi Dimitri, tu le sais - qu'il ne dira rien. La version officielle en cache donc une officieuse : Tu ne peux pas le laisser seul. Parce qu'Hector est un Summerer dans l'âme, parce qu'Hector ne peut pas se permettre de regretter un autre choix dans sa vie bien que, pour toi Dimitri, il ne pourra jamais y avoir pire que ce que tu as vécu. Alors que tes larmes ont sséché, bien qu'elles laissent un chemin amère de gout salé sur tes joues, tu souris, d'un sourire peu sincère, peu franc, d'un sourire à la Dimitri, peu importe, il ne le verra pas, de toute façon, et tu lui fais une pichenette sur l'épaule, parce que tu ne peux pas sur le front, tu as peur que ça recommence, peur qu'il revoit quoi que ce soit qu'il n'aurait pas du voir. Quoi qu'il n'y avait plus rien de bien intéressant à voir. A part Cassandre. Mais elle. Elle. Elle était si peu importante. Pour le moment, pour maintenant.; le temps de quelques instants.
    Dimitri ; « Ça marche mec, je m baladerai avec un bouclier. Mais je garde un oeil sur toi, je voudrais pas qu'on te torture pour extirper une vérité que tu ne connais pas. »


Et là, la révélation. Trouver celui qui a le don de l'oubli, trouver celui qui pourra extirper ces souvenirs du cerveau de ton ami. Pour pas qu'il ait à y repenser, pour pas qu'il te prenne en pitié. Pour que Hector disparaisse à jamais, et aux yeux de tous. Supprimer Dimitri Morstorm de ses souvenirs.
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MessageSujet: Re: Souvenirs étrangers [PV KIKIIII]   Souvenirs étrangers [PV KIKIIII] EmptyMer 7 Sep - 12:53

[[ Fichtre. En voilà une réponse… bizarre ! xD Rassuré de constater que je ne suis pas le seul à donner l'impression d'être sous LCD passé une certaine heure. x) Au moins, j’ai pas la pression pour la mienne aha. ]]

    Tu l’entends. Tu n’as pas besoin de voir pour savoir. C’est ainsi. Tu sais qu’il est là, en face de toi. Se cachant aux yeux du monde. Incapable de se cacher aux tiens. Tes yeux du cœur. Même lorsque tu parles. Même lorsque tes mots résonnent à tes oreilles. Que ta colère bourdonnement de façon sourde. Même dans ces moments, tu le vois. Tu l’entends. Le souffle saccadé par des sanglots trop durement dissimulé. Même lorsqu’il murmure pour lui-même. Qu’il jure. Que son masque tombe.

    Incapable de faire autre chose, tu avais continué. Incapable de consoler, tu avais tenté de le protéger. De lui faire comprendre. Si tu avais eu le choix, tu n’aurais jamais fouillé. Tu n’aurais jamais regardé. Si tu avais eu le choix. Greffé à tes propres souvenirs à présent, comme un morceau de ta propre vie que tu n’as jamais vécue. Comme à chaque fois. Tu garderas cette marque. L’odeur du whisky te soulèvera le cœur. Pour toujours. Parce que, malgré que ca ne t’appartienne pas. Ca faisait à présent partit de toi. Incapable de comprendre complètement sa douleur, juste un échantillon. Une parcelle qui fait pourtant écho à tellement d’autre chose en toi. Le regret de n’avoir pu aider quelqu’un, tu le connais. Celui de devoir vivre avec aussi. Matérialiser par une lettre que tu te refusais à ouvrir. Que tu refusais de jeter. Comme un rappel constant de ton crime. Le même qu’aujourd’hui.

    Ce dégout de soit. Cette culpabilité. Tu la connais. Il l’ignore surement. Tout le monde l’ignore. Parce que si tu es capable de voir en autrui, personne ne pourra jamais voir en toi. Et pourtant. Quelques mots échappés. Sous la détresse de ces sentiments qui t’ont envahi à son contact. “Pas encore. Pas toi”. Des mots qui ne pourront jamais être compris. Sauf s’il cherche à savoir. Mais tu le sais déjà. Il ne cherchera jamais. Parce que c’est Dimitri. Parce qu’il est comme ça. Parce que tu ne parleras jamais de toi-même. Parce que vous êtes ce que vous êtes. Si différent. Si opposé. Comme les deux faces d’une pièce. Simplement lié mais dos à dos. Sans rien savoir l’un de l’autre. Ou presque.

    « - Protège-toi Dimitri, Haïs moi.
    - Ça marche mec, je me baladerai avec un bouclier. Mais je garde un œil sur toi, je voudrais pas qu'on te torture pour extirper une vérité que tu ne connais pas.
    »

    Tu l’entends à nouveau dans sa voix. Ce sourire. Celui qui sonne faux. Mais que tu avais peur de ne plus entendre. Ce masque qu’il a remit. Peu importe. Il peut bien faire semblant. Tout le monde fait semblant. Cette façon de toujours tout tourner en dérision. De se moquer gentiment. De ne pas prendre de gant. D’être comme il a envie d’être. Ou presque. Ca te convient.
    La fin de ta phrase aurait pu te faire sourire. Si cette boite n’était pas à nouveau fermée. Hermétique. Un peu plus qu’avant. Tant de vérité se cachait au fond de toi. Tellement que tu en avais perdu la tienne. Tellement que tes cauchemars ne t’appartenait presque plus. Que par moment, des odeurs te faisaient réagir sans raison. Faisant échos à un souvenir. D’un autre. D’une autre vie. D’une de celle qui n’est pas la tienne.

    « Je connais tellement de vérité qu’ils ne sauraient pas quoi en faire. Je ne dirais jamais rien… » Une promesse. Une certitude. Ta parole est d’or. Parce que te protéger toi est une chose que tu ne sais pas faire mais protéger les autres. Ceux qui comptent. Pour ça, tu es capable de tout. Même du pire. Même si tu l’ignores.

    Finalement, tu te lèves. Vacillant un bref instant, encore un peu faible. Mais tu tiens debout. Après un bref moment d’hésitation, tu tire franchement sur ta main, pour la couvrir du mieux que tu peux. Et tu la tends vers Dimitri. Une situation similaire. Des rôles inversés. Il n’y a pas de pitié. Il n’y a jamais eu ce genre de chose entre vous. Quelque part, tu l’admires. Encore aujourd’hui. Comme à cette époque. Tu l’admires pour rire. Même si c’est faux. Tu l’admires pour vivre. Même s’il ment. Parce qu’il a toujours et a toujours eu ce talent de vivre de façon tellement plus libre que toi. Que toi qui fuis les autres. Que toi qui t’enferme. Que toi qui veux changer sans jamais réussir.
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MessageSujet: Re: Souvenirs étrangers [PV KIKIIII]   Souvenirs étrangers [PV KIKIIII] EmptyLun 26 Sep - 22:32

Tu n'y avais que vaguement pensé, Dimitri, au fait qu'il avait du en voir d'autres. Moins gais, plus durs. Tu n'es pas le seul au monde a avoir vécu quelque chose de difficile du sais, tu n'es pas le seul à avoir à te relever. Mais tu n'arrives pas, tu n'as jamais réussi à te le rentrer dans le crâne. Comme quoi tu serais le plus malheureux. Comme quoi il ne peut pas y avoir pire. Foutaises. Tu le sais, tu ne l'assumes juste pas. Parce que tu n'es pas assez courageux pour assumer ta lâcheté et ta peur. Et qu'il ait pu en savoir plus sur les autres que tu n'en sauras jamais sur toi même, ça ne t'avais qu'à peine effleuré l'esprit. Oui. Il y a pire qu'un viol dans la vie, il y a des meurtres, des morts, il y a des petits chats écrasés tous les jours sur la route, il y a des enfants abandonnés, il y a des annonces de cancer. Pourtant, je te l'accorde, la culpabilité est l'un des sentiments les plus durs à supporter. Alors tu as juste à te dire que tu n'avais pas le choix. Que sinon, tu allais souffrir. Longtemps, peut-être qu'il ne t'aurait jamais rendu à ta maman. Mais toi, immortel, toi qui n'avait déjà plus peur de la mort, tu as cédé. Et tu as fait un choix que tu regretteras toujours. Et tu fixes les yeux vides du garçon en face de toi. Et lui, qu'a-t-il bien pu voir de pire ? Que tes sentiments, que tes pleurs. Qui a autant souffert, qui pourrait te comprendre ? Lui-même le peut-il maintenant ? Tu as déjà renfilé ton masque Dimitri, tu ne peux plus faire marche arrière, tu ne peux plus lui demander tout ça, tu n'as pas le droit de savoir. Il a de toute façon tous ces secrets sur le coeur, des secrets lourds à garder. A ne surtout pas tenter. Et qui pourtant mériteraient de s'évader. De lui. Lui qui n'a rien demandé. Lui qui n'a jamais cherché à savoir tout ça, tout ce qu'il sait.

Et tu te bouffes cette leçon dans la gueule. Il n'avait rien voulu dire, rien sous entendre, et pourtant, tu te rends compte de ton idiotie de cette façon. Une leçon de vie à laquelle tu n'avais même pas pensé. Peut-être qu'il en a vécu autant que toi, peut-être qu'il en a vécu des pires, et tu es là, à flipper, à te lamenter sur un sort lointain. Qui n'existe plus que pour toi. Pour Kylian, aussi. Et tu te sens moins seul. Pensée égoïste Dimitri, mais tellement réelle. Un poids échappé de ton corps, un fardeau oublié pour le lui donner. Mais allégé. Mais moins pesant. Moins lourd. Tu renaîtras Dimitri. Tu t'en remettras, Dimitri. Patience. Attends encore un peu, quelque temps, sors de ton adolescence, de ce moment où tu te cherches, et tu verras, tu te trouveras, alors que ce garçon, en face de toi, devra garder ses images, pour toi, pour lui, loin du monde extérieur.

    Dimitri; Kylian, je suis vraiment désolé que tu aies eu à voir ça. Vraiment. J'suis un cauchemar, un désastre, mais t'sais, c'est peut-être pas si mal, qu'on se soit retrouvé, comme ça.


Et c'est un remerciement plus que des excuses, un remerciement que tu ne seras pas capable de dire si ouvertement. Parce que s'excuser, tu sais le faire, tu le fais souvent, pour diverses raisons, parce que ça ne fait pas parti de ta fierté. Contrairement aux remerciements. Difficilement avoués, difficilement avouables, ils sont tous enterrés au fond de ton esprit. Parce que ta façon de remercier, c'est de renvoyer l'ascenceur, c'est de donner au moins autant qu'on en a fait pour toi. Alors tu te démèneras. Pour le rendre heureux, ce petit aveugle qui a été ton ami. Ce petit aveugle que tu avais oublié, comme tant d'autres. Tu voudrais l'aider à porter son fardeau à lui, et tu vas tout faire pour trouver une solution. Pour qu'il n'ait plus à vivre ça, plus jamais. Pour lui renvoyer la monnaie de ta dette. Pour lui rendre autant de légèreté que tu ne l'as fait pour lui. Lui permettre de se confier, mais pas à toi, ce serait trop idiot, trop opportuniste. A quelqu'un, une fille, qui pourrait lui plaire, une fille, qui pourrait l'aider à se sentir mieux, juste quelqu'un pour qu'il ne se sente plus si seul. Si abandonné, si meurtrie. Et Dimitri, tu te promets que tu lui donneras tes excuses. Qu'il aura de quoi être heureux. Comme il t'a apaisé sans le savoir, alors que tu lui donnes l'impression qu'il a trahi ta confiance. Alors que tu lui donnes l'illusion de lui en vouloir. De lui mentir dans tes sourires qui n'ont jamais été aussi sincères depuis ton arrivée ici. Et tu te demandes s'il a vu quelque chose sur Cassandre. Si votre relation interdite va être connue par l'élève le plus discret et reculé de l'académie. Mais ça, ce n'est encore qu'un détail.

Et tes yeux s'écartent de surprise lorsqu'il te tend sa main frêle. Il a pris ta place, tu es maintenant le plus faible et démuni des deux. Et tu souris, cette situation te va. Et tu regardes sa main couverte. Il voit donc le passé de chacun à chaque fois qu'il a un contact ? Tu souris, tu éclates de rire, avant de finalement attraper sa main tendue. Cependant, au lieu de l'attraper au dessus de ses manches longues, ta main se glisse en dessous pour toucher sa peau. Tu lui donnes ta confiance. Tu lui offres ta vie dans un simple geste, et tu te demandes, si ce coup ci, il voit quelque chose. Il arrive tout de même à te servir d'appui, il est moins épuisé, moins fatigué par son don. Si il a marché. Ce qui n'est pas sûr, ce que tu n'arrives même pas à savoir. Tu lis juste de la surprise sur son visage. Et il ne tombe pas.


    Dimitri; J'ai plus grand chose à te cacher, de toute façon. Mais je suis sûr que si tu apprenais à utiliser ton don et à le contrôler, tu pourrais avoir des contacts sans l'utiliser. Il faudrait que tu t’entraînes. Je pourrai te servir de cobaye.


Et voilà. La façon que tu as trouvé. Pour le remercier. Lui renvoyer cet ascenseur. L'aider à pouvoir vivre avec ce don du diable. Tu finis par lacher sa main, mais tu restes près, histoire de le rattraper, s'il tombe, de le rattraper, si une fois encore, tu l'as affaibli, et au pire, le ramener à l'infirmerie.
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Kylian A. Kinai

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MessageSujet: Re: Souvenirs étrangers [PV KIKIIII]   Souvenirs étrangers [PV KIKIIII] EmptyMar 27 Sep - 23:53

    Et il s’excusait. Des excuses étranges. Qui sonnait d’une saveur différence des autres excuses. Qui étaient formulé de façon si positive. Tu n’avais pas envie de l’excuser. Parce qu’il n’avait aucune raison d’être désolé. De s’excuser d’avoir vécu ça. De s’excuser d’avoir été victime de ton don. Parce que tu ne voulais que croire à la fin de sa phrase. Parce que c’était ces retrouvailles qui t’importaient le plus. Parce qu’il était encore là. Avec toi. Qu’il n’avait pas disparut. Qu’il n’était pas partit. Loin. Comme elle.

    Alors tu lui tends ta main. Une main bien faible encore. Une main trop faible pour être découverte. Ton pull couvrant ta peau, tu lui montres que tu es content aussi. Parce qu’au fond, le passé nous construit et fait de nous ce que l’on est mais c’est dans le présent que l’on vit. Dans ce présent où vous êtes. Dans cette école qui vous aide. A contrôler vos dons. Vos dons. Et soudain, tu t’interroges. Tu te demandes à nouveau quel est le don que peut avoir Dimitri. Aussi intrusif que peut être le tien, tu ne sais pas tout de ton ami. Tu en sait à la fois trop et pas assez. Toujours trop. Jamais assez. Eternel paradoxe. Don maudit. Cadeau du diable.

    Tirer de tes sombres réflexion par le rire de Dimitri, tes traits durcit par ses pensées obscurs s’adoucissent. Peu importe son don. Peu importe son passé. Même le temps n’a pas réussit à changer ce rire. Et dans le fond, c’est tout ce qu’il faut. Tout ce qu’il te faut. Quelque chose de sur. Quelque chose d’immuable. Quelque chose de familier. Le souvenir du rire d’un ami. Celui d’une époque heureuse. Comme pour prouver qu’elle a bel et bien exister. Que les jours sombres qui te hantent encore aujourd’hui. Ces cauchemars affreux qui écourtent tes nuits. Ceux habitués par les souvenirs noirs de ceux que tu as touchés. Par tes propres ténèbres. Celle du fils. Celle du frère. Celle de l’ami.

    Et soudain, tu te raidis. Les doigts de Dimitri se glissent sous ton vêtement, entre en contact avec ta peau. Et tu retiens ton souffle. Comme pour retenir une nouvelle intrusion. Ton estomac se noue par angoisse. La peur de l'inconnu. Ou du trop connu. Dans un reflex inutile, tu fermes les yeux une fois la surprise de l’initiative passé.

    Et comme une vague, tu le sens venir. Ce courant de sentiments, de pensée qui ne t’appartient pas. Sans comprendre pourquoi, ta main ne lâche pas celle de Dimitri. Pour la première fois, ce qui arrive jusqu’à toi n’est pas négatif. Cette confiance. Tu le sais, il s’en remet à toi. Il s’offre complètement. Il ne te craint pas. Il ne te hait pas. Tu sens le désir unique de vouloir t’aider.

    « J'ai plus grand chose à te cacher, de toute façon. Mais je suis sûr que si tu apprenais à utiliser ton don et à le contrôler, tu pourrais avoir des contacts sans l'utiliser. Il faudrait que tu t’entraînes. Je pourrai te servir de cobaye. »

    Tu n’as pas besoin de chercher à savoir s’il se force. S’il ment. S’il te trompe. Tu sais qu’il dit la vérité. Parce que tu aurais pu dire ces mots toi-même, simplement parce qu’il tient encore ta main dans la sienne. Et finalement, le contact se brise. Il lâche ta main. La fatigue t’assaille à nouveau mais ne t’assomme pas. Tu tiens debout, vacillant mais debout.

    Pourquoi cette fois-ci les choses ont été ainsi ? Tu ne comprends décidément pas ce que peut être ce don. Et en même temps, tu commences à réaliser quelque chose. Ce second contact. Dimitri n’est pas le premier à le risquer. Et là, tu entrevoies une explication. Comme cette fois-là, tu as vu ce que Dimitri avait de plus fort en lui à cet instant. Comme elle. Ce don n’est pas infaillible. Ce don n’est pas intelligent. Il prend ce qui est le plus important. Un contact fugace, involontaire et c’est un secret qui ronge. Une chose qui nous hante. Des ténèbres qui surnage en permanence dans notre esprit et guide nos attitudes. C’était ça qu’il aspirait, happait dans ses filets. Les ténèbres étaient toujours les plus puissances dans notre inconscient. Et pourtant, ce contact. Ce second contact. Il l’avait voulu. Elle aussi. Ils avaient tenté de te faire comprendre quelque chose. De te transmettre quelque chose par ce geste. Pour elle, c’était un adieu. Pour lui, c’était une promesse.

    « Vos réactions sont si différentes… » murmuras-tu pour toi-même, comme une pensée qui aurait franchit tes lèvres sans que tu le réalises. Comme souvent.

    Tu regardes ta main. Peut-être que si elle avait réussit. Si elle avait accepté que tu connaisses cette part d’ombre en elle. Comme Dimitri le faisait. Peut-être que tu aurais pu apprendre. A maitriser cette malédiction. A vivre avec les autres. A vivre tout simplement. Et peut-être même à lui dire. Lui dire ce que tu ne dirais plus jamais maintenant qu’elle était partit. Ce que cette blessure avait rendu impossible.

    Et tu redressas la tête vers le blondinet. L’ombre d’un sourire posé sur tes lèvres même si de petites larmes perlaient au coin de tes yeux. Fièrement accroché à tes cils, elles refusaient de coulé, ces larmes qui n’avaient rien de semblable à celle que tu avais eu plus tôt. Tu n’avais pas envie de t’embourber dans des phrases trop littéraires. L’une de ses phrases toute faite que tu aurais lu dans un livre. Parce que ce que tu voulais dire. Ce que tu voulais exprimer se résumait si facilement. En un mot.

    « Merci »

    Réalisait-il qu’il était le seul à pouvoir te voir si expressif ? Alors que tu frottais tes yeux avec ta manche d’un geste machinale, tu sentais la fatigue commencée malgré tout à prendre le dessus. Et les quelques bleus qui avaient finit par apparaitre sur ta peau en te laissait pas indifférent. Même si la douleur n’était pas une chose qui te faisait vraiment plus réagir que ça. Le gout métallique revenait doucement sur tes papilles, tu rappelant gentiment qu’avant ces joyeuses retrouvailles, quoi qu’un peu mouvementé, tu t’étais quand même fait légèrement malmené par cet idiot d’Edward. Ce type qui n’avait pas prit plus de 30secondes de ton temps à errer dans tes pensées. Mais entre les conséquences de cette brève mise au point de la part du Winterhood et la fatigue de ton don, il était évident qu’un tour à l’infirmerie n’était pas un luxe que tu devais te refuser pour cette fois. Surtout qu’en plus avec l’état de ton t-shirt, un petit coup de vent te rappela qu’il ne faisait plus si chaud maintenant que le jour s’achevait. Et comme pour souligner ce fait qui t'avait un peu échappé, tu éternuas dans un petit "At'chi" qui avait toujours eu le don d'amuser beaucoup ta soeur ainée. "Très viril" s'amusait-elle à rétorquer en guise de "A tes souhaits".
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